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Soupedepois
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Dans le régime totalitaire d'Irminger dirigé par Léon Danvy, Vance Taken reçoit le prix Danvy de médecine pour ses recherches. Une nouvelle manière de neutraliser les opposants au régime en transférant la vitalité des condamnés à des patients souffrant de maladies graves. Une technologie complexe qui, en éliminant des corps considérés comme dangereux, ramène des personnes inoffensives à la santé. Mais cette avancée majeure dans le monde des sciences va provoquer de sérieux problèmes dans tous le pays.

NDA : En ce qui concerne les images tirées des Sims, elles seront peu nombreuses et ne seront là souvent que pour vous donner une idée de la tête des personnages en évitant de longues descriptions. Ce choix pour éviter les contraintes du jeu qui m'empêcherait d'illustrer certaines actions, et également parce que je me concentre plus sur l'intrigue et le texte que sur les illustrations.

Dernière édition par Soupedepois le 2013-09-04, 12:09, édité 4 fois

 
Soupedepois
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Alors deuxième chapitre ! J'espère que ça vous plaira. J'ai essayé de bien posé le décor et de vous décrire le cadre de l'histoire à travers les yeux de ce personnage. Et on commence à avancer un peu dans l'intrigue.  ^^
N'hésitez pas à critiquer tout ce qu'il y a à critiquer. Pour le coup, y'a peut-être quelques longueurs... à vous de juger ! Et également à me dire ce que vous inspire ce personnage, et ce que vous imaginez pour la suite aussi.
Bonne lecture ! ^^

Chapitre 1 - Ethique :

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« Et c’est donc avec le plus grand honneur que moi, Léon Danvy, guide spirituel et dirigeant d’Irminger, chef des armées et gardien des libertés, ouvre cette dixième remise des prix Danvy. »

Quelques applaudissements discrets retentirent à la fin du long discours d’entrée. Intimidée par la présence du dirigeant, la demi-dizaine d’invités à cette cérémonie se regardait d’un air inquiet. Ils étaient là pour recevoir un prix récompensant les services rendus à la grande nation d’Irminger. S’ils entraient dans les faveurs du grand Danvy, ils étaient maintenant considérés comme des traîtres au regard des intellectuels qui luttaient dans la plus grande discrétion contre ce gouvernement. Le silence était si pesant, qu’un léger bruit, un grincement de chaise, un soupir, résonnait dans toute la salle.

Alors que Danvy quittait le hall, un homme d’apparence âgée monta sur l’estrade et posa une feuille sur le pupitre. Il s’éclaircit alors la voix et commença son discours.

« Mes amis, je me présente, Aimé Deterre, président de la commission des prix Danvy et Premier Ministre d’Irminger. Si vous êtes là aujourd’hui, c’est grâce à votre intelligence et votre savoir-faire. Vous avez découvert, agi, créé, le tout dans l’intérêt de la nation tout entière, et cette dernière vous remercie. Et… »

Il prit une pose pour reprendre son souffle. Sa voix usée et caverneuse semblait incapable de continuer plus. Pourtant son monologue s’étala sur près de dix minutes, ponctué de quelques raclements de gorge sonores. Lorsqu’il finit enfin de vanter les mérites des récompensés et de leur assurer que le pays le leur rendrait un jour, il appela des noms. Yohann Siemens, auteur d’Amour, un éloge du travail et du patriotisme ; Gerald Trot, un riche donateur qui a couché la banque nationale sur son testament ; Felix Zommer, un médecin qui soignait les blessés de l’armée lors de la guerre contre Atlantica... Chacun prononça quelques paroles, puis arriva alors le dernier nom.

« J’appelle Vance Taken, chercheur, pour le transfert. »

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Un homme d’âge mûr, élégamment négligé et au cheveu grisonnant se leva et s’approcha du pupitre. Le nom de son invention semblait totalement inconnu aux personnes présentes. Des regards perplexes se dessinaient sur les visages, et, impatient de comprendre en quoi consistait ce fameux « transfert », chacun chuchotait des paroles inaudibles à son voisin. Vance prit la parole.

« Messieurs, après de longues recherches sur des maladies qui étaient jusqu’à présent incurables, moi et mon collaborateur, le docteur Tyron, avons trouvé une solution. Une technologie complexe qui permet à ceux qui en bénéficient de retrouver leur vitalité et leur santé. Bien entendu, le résultat est durable et les quelques patients ayant déjà bénéficié de ce traitement sont très satisfaits. Il s’agit en fait d’effectuer un transfert de l’énergie vitale d’une personne à une autre. Pour cela, nous utilisons des ennemis de l’état, des condamnés à mort, des fous, et nous connectons leur thorax à celui du malade à l’aide d’une machine de transfert. Au bout de quelques minutes, le malade retrouve toutes ses capacités et ses défenses immunitaires se retrouvent démultipliées ce qui permet d’éradiquer la maladie. Des questions ? »

L’assistance était silencieuse. Certains visages restaient neutres, d’autres étaient imprimés de stupeur suite à cette explication. Une main se leva alors.

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« M. Zommer, oui ?
- Et, si je peux me permettre, qu’arrive-t-il au juste au… ?
- Au « donneur de vie » ? Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il ne meurt pas non. Il se retrouve juste très diminué, débile, incapable.
- Mais… reprit le docteur Zommer, ne trouvez-vous pas qu’il y ait un certain manque d’éthique rapport à votre…
- M. Zommer, l’interrompit M. Deterre de sa voix racleuse, je vous prie. Nous ne sommes pas là pour discuter de ces…
- Laissez. Je vais répondre. Vance prit une profonde inspiration durant laquelle il semblait réfléchir à ce qu’il allait dire. J’aimerais mettre l’accent sur le fait que les sujets utilisés pour le transfert sont considérés comme des dangers pour le gouvernement et la nation. Qu’y a-t-il de mal à utiliser l’énergie de corps dangereux pour sauver la vie des autres ? Aucun. Il n’y a que des bénéfices. Nous neutralisons un être nuisible pour en aider un qui va être par la suite entièrement reconnaissant et dévoué à son pays. Voyez-vous là, M. Zommer, un manque d’éthique ?
- Je… non…, finit-il par répondre sans grande conviction.
- Bien. Après une discussion avec le guide Danvy, il a été décidé que cette technologie allait être utilisée à présent comme méthode principale de mise à mort, bien que dans ce cas-là, nous parlerons plutôt de neutralisation… Il me semble avoir fini. Je vous laisse donc la parole, M. Deterre.
- Merci, merci beaucoup, bégaya ce dernier alors qu’un malaise s’était installé dans le hall. Bien, la cérémonie est levée. Je vous remercie d’avoir acceptée notre invitation. Vous pouvez quitter la salle. Des voitures vous attendent devant l’entrée. »

Tous les invités se levèrent et se dirigèrent à l’extérieur. En effet, des véhicules étaient garés en face du bâtiment. Vance prit place dans l’un d’eux, mais il fut vite rejoint par Felix Zommer.

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« En tant que confrère, je dois vous mettre en garde. Cette méthode pourrait s’avérer très dangereuse. Avez-vous vraiment considérés tous les effets causés par cette technique ?
- Vous pensez que je manque de professionnalisme, peut-être ? demanda alors Vance d’un air hautain.
- Ce n’est pas une question de professionnalisme, vous le savez très bien. Transférer les caractères d’un individu à un autre n’est pas anodins. Nous avons déjà du mal à faire des greffes d’organe sans rejet, je doute qu’un transfert d’énergie puisse être sans conséquence sur l’organisme du receveur.
- Nous avons fait des tests. Pendant quatre mois. Nous n’avons pas relevé de conséquences.
- Peut-être ne vouliez-vous pas en relever, lança Felix.
- Qu’insinuez-vous là ?
- Tout le monde connaît votre réputation dans le milieu de la science. Vous n’avez aucun scrupule. Vous ne vous intéressez qu’à l’argent. Vous ne pouviez pas vous permettre d’avoir des défauts sur votre méthode ou elle aurait été inutilisable et vous l’auriez mise au point à perte. Alors il vous suffisait juste de cacher les effets secondaires. Me trompé-je ?
- Vous vous trompez, oui, répondit Vance calmement.
- Ne me mentez-pas !
- Arrêtez immédiatement, sinon je…
- Je sais des choses » le coupa Félix.

Le regard accusateur du docteur Zommer semblait en attente d’une réponse ou d’un aveu, mais Vance n’en faisait rien. Il le fixa juste avec un air décontenancé, puis se détourna. Le trajet finit dans le silence, et Vance descendit du véhicule sans un salut. Félix sortit son téléphone de sa poche et passa un appel.

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« Madeleine, passez à mon bureau immédiatement… Oui, vous n’étiez pas supposée travailler aujourd’hui, mais j’ai vraiment besoin de vous… Merci, à tout de suite. »

Dernière édition par Soupedepois le 2013-09-04, 12:10, édité 2 fois

 
Marylin
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Tout cela à l'air fort intrigant, je suivrais avec plaisir Smile

 
LadySquirrel
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Mais on l'a déjà vu ce cher docteur Vance non ? sourcil2 

J'aime beaucoup ce début. Tu as fait le choix de faire "peu" d'images mais elles sont de très bonnes qualités.

 
Soupedepois
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Lady si tu savais... Tu as déjà vu Vance, Felix et Madeleine. (qui sont respectivement Léon, Vincent Heymann et Ellie Pembroke). [En pause] Transfert 366781642 

Merci à vous deux en tout cas.

 
LadySquirrel
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Oh la honte: je n'ai pas du tout reconnu ni Vincent (et pourtant je l'a vu à plusieurs reprises et je connais bien son visage qui est particulier je trouve) ni Ellie... Oo Hooooonte... Laughing 

 
Soupedepois
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Ca va t'es pardonnée. Surtout que j'ai appliqué quelques modifs à Vincent pour qu'il s'anime mieux, donc bon. ^^

 
Soupedepois
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Alors deuxième chapitre ! J'espère que ça vous plaira. J'ai essayé de bien poser le décor et de vous décrire le cadre de l'histoire à travers les yeux de ce personnage. Et on commence à avancer un peu dans l'intrigue.  ^^
N'hésitez pas à critiquer tout ce qu'il y a à critiquer. Pour le coup, y'a peut-être quelques longueurs... à vous de juger ! Et également à me dire ce que vous inspire ce personnage, et ce que vous imaginez pour la suite aussi.
Bonne lecture ! ^^

CHAPITRE 2 • UN NOUVEAU MONDE

Spoiler :

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Ce n’était pas dans les habitudes de M. Zommer de faire venir Madeleine au travail lors de ses jours de congé. Il était autoritaire, mais n’exigeait cependant pas la présence de ses employés lorsqu’ils n’étaient pas supposés travailler. Madeleine était donc persuadée qu’une urgence avait poussé son patron à l’appeler. Elle s’était alors empressée de conduire jusqu’au bureau et en arrivant sur place, elle pensait le voir en train de l’attendre pour parler de ce qui rendait sa présence nécessaire.

Mais il n’en était rien. Le bureau était vide. Elle allait devoir patienter, inquiète. Qu’y avait-il de si grave pour qu’il en vienne à exiger sa venue ? Une opération ratée ? Un dossier mal-archivé ? Non, ça ne pouvait être ça. M. Zommer assistait à une cérémonie officielle ; il demandait à ne pas être appelé pendant ce genre d’évènement et ne pouvait donc pas être au courant de tels problèmes à l’heure actuelle.

Madeleine s’assit  sur l’un des confortables fauteuils du bureau. Les minutes passaient et elle continuait à chercher les raisons de cet appel brutal. Mais aucune explication plausible ne lui venait à l’esprit.
Au bout d’une demi-heure, son téléphone vibra enfin.

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« M. Zommer ? Je suis bien au bureau à vous attendre, que se…
- Finalement, ce n’était rien… répondit-il d’une voix froide.
- Vous êtes sûr que tout va bien, Monsieur ? se soucia Madeleine.
- Oui, oui… Vous pouvez rentrer chez vous. Seulement : faites un peu le ménage dans mon bureau sans oublier les tiroirs de la commode cette fois-ci. J’en ai marre de retrouver mes blouses couvertes de poussières. A bientôt. »

La situation était assez étrange. M. Zommer n’était pas un homme à faire se déplacer ses collaborateurs pour rien. Il attendait toujours d’être totalement sûr que les circonstances l’en obligeait avant de demander la venue de qui que ce soit. Mais soit, elle allait faire ce qu’on lui demandait : ranger, bien que ce ne fusse pas dans ses obligations habituelles.

« Et puis pourquoi avoir insisté sur cette commode… Il m’a toujours interdit de l’ouvrir, soi-disant que c’était personnel » pensa Madeleine. Ce n’était décidément pas normal. Elle se dirigea d’un pas fébrile vers la fameuse commode, jetant de furtifs regards derrière elle comme pour débusquer elle-ne-savait-qui. Elle tira le premier tiroir difficilement. Ses mains moites glissaient sur les poignées en métal alors qu’elle tentait de les amener à elle. Une légère ouverture. Elle y glissa ses dix doigts et tira de plus belle.

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Lorsqu’enfin elle réussit à ouvrir le compartiment, Madeleine vit plusieurs feuilles volantes et quelques dossiers recouverts d’un fin voile de poussière. Fallait-il qu’elle les prenne ? Oui, elle en était sûre. Et quand bien même ne le fallait-il pas, elle préférait ne pas prendre de risque. Elle allait les emmener chez elle et les lire minutieusement. Pour comprendre… Peut-être.

Les documents en main, elle se rendit vite à sa voiture et pris le volant. Sur la route qui la menait chez elle, Madeleine essaya de recontacter son patron, en vain. De peur que quelqu’un d’autre n’écoute son répondeur, elle ne laissa aucun message. Que se passait-il ? Elle n’était qu’une simple secrétaire, et du jour ou lendemain, elle se sentait comme une fugitive. Peut-être se faisait-elle des idées. Peut-être aurait-elle dû simplement faire le ménage et ne pas s’inquiéter pour ces documents. « Non, y’a vraiment un problème… Faut qu’je comprenne… Absolument… »

Depuis le début de la dictature, elle faisait partie de ces gens qui n’avaient pas à se plaindre. Elle avait un travail, son patron était bien vu par le guide Danvy et elle réussissait à gagner sa vie en ne travaillant que huit heures par jour. Les émeutes, les revendications sociales, la famine, elle n’en avait cure. Elle vivait très bien, elle, et égoïstement elle ne se souciait pas du sort des individus délaissés par le gouvernement. Lorsqu’elle voyait ces gens, les ennemis du peuple, être exécutés à la télévision, elle ne regardait pas mais elle considérait qu’il y avait certainement une bonne raison à leur condamnation.

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Mais depuis quelques semaines, elles sentaient que les choses changeaient. De plus en plus de morts étaient retrouvés dans les rues, troués par les balles ou morts de faim. Elle n’osait plus sortir à pied, de peur de tomber sur un cadavre ou un mendiant agressif. Pas un jour ne passait sans l’annonce d’une manifestation ou d’une terrible nouvelle. Il y a peu, les télévisions relataient la prise d’otage d’un hôpital et plus tard la fusillade d’une centaine de personnes, tous patients ou personnels soignants. Une autre fois, on arrêtait un violeur récidiviste. Paradoxalement, les mises à mort publiques se faisaient de plus en plus rares.

Madeleine ne se sentait déjà plus en sécurité, mais cet appel du patron était venu empirer ce sentiment de crainte. Elle aurait voulu quitter le pays, mais c’était impossible. Certains avaient essayé, dont une de ses amies, Tania. Elles ne s’étaient plus jamais revues… si ce n’est à travers l’écran. Il était d’usage d’organiser ce que l’on appelait des « humiliations » pour ceux qui désertaient. Ils étaient frappés et insultés en public jusqu’à qu’ils admissent être des traîtres de la nation. La plupart du temps, le guide Danvy graciait ceux qui avouaient avoir agi contre le peuple. Tania n’avait pas voulu avouer.

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Alors qu’elle était arrivée devant chez elle, un appel la sortit de ses pensées. Son patron ? Oui, sûrement. « J’espère ». Non, juste sa sœur.

« Annie ?
- Hé, Delie, ça va ? Je t’appelais pour savoir si t’étais toujours OK pour venir manger à la maison un de ces jours. Y’aura sûrement Hubert et puis des amis.
- Je… je suis pas d’humeur, là. Je peux te rappeler plus tard ? répondit Madeleine d’une voix lasse.
- Dis, ça va ? T’as des problèmes au boulot ? T’as l’air hyper stressée, s’inquiéta Annie.
- Oui, beaucoup de travail… j’ai besoin d’un peu de repos.
- Ça te ferait du bien de sortir un peu. Tu te tues à la tâche, frangine. Ton patron peut bien se passer de toi, un soir.
- Oui, je pense qu’il pourra. Maintenant, ajouta-t-elle pour elle-même.
- Eh bah écoute, on se voit au plus vite alors ! Bisou ! »

Madeleine renvoya son salut et raccrocha, peinée de ne pas avoir eu de nouvelles de son patron. Elle n’avait jamais eu de vraies relations amicales avec M. Zommer, mais il faisait partie de son quotidien. Maintenant qu’elle risquait de ne plus le voir, et par conséquent de ne plus avoir de travail, elle était totalement perdue.

Arrivée dans son appartement, elle posa ses papiers dans un coin de sa table à manger. Exténuée, elle n’avait pas le courage de commencer son travail de recherche maintenant. Elle se servit donc une tasse de thé qu’elle avala rapidement et partit se coucher en se promettant de débuter son enquête dès le lendemain.

Au matin, Madeleine ne prit pas le temps de manger comme elle le faisait d’habitude. Elle se prépara un café en vitesse et se posa sur sa table à manger. Elle prit un petit tas de feuille dans son sac et commença son inspection. Madeleine doutait d’arriver à tirer quelques choses de ces notes. La plupart des textes étaient illisibles, comme gribouillés en vitesse sur le papier. Les dessins n’étaient pas plus soignés. Le peu d’informations qu’elle arrivait à lire, elle ne le comprenait pas. Si, juste certains noms de métaux ou de gaz qu’elle avait étudiés à l’école : zircon, fer, néon. Mais rien de plus.

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De nombreuses formules se chevauchaient, un enchevêtrement de racines carrée, d’exposants, de signes qu’elle ne reconnaissait même pas pour certains. Elle finissait d’examiner la première feuille que Madeleine avait déjà mal à la tête. Elle y était restée dix minutes, mais c’était comme si des heures étaient déjà passées. Cela valait-t-il vraiment la peine de continuer ?

Malgré ce sentiment d’inutilité, elle continua à effeuiller une par une les notes. Elle s’était vite rendu compte que l’écriture variait d’un papier à l’autre. Les notes n’étaient donc pas de la main de M. Zommer. Ou du moins en majorité. De petites annotations écrites en rouge, bien lisibles elles, parsemaient certaines de ces notes. Des points d’exclamation, des croix et sur l’une d’entre elle : « FAILLE ». Quelle en était la signification ? Elle ne savait pas encore, mais Madeleine était bien déterminée à comprendre.

Une semaine passa durant laquelle Madeleine n’avait cessé de rechercher le moindre indice sur la soudaine disparition de son patron. En effet, il n’avait plus donné de nouvelles et Madeleine commençait à sérieusement s’inquiéter sur son sort.

Alors qu’elle examinait les différents croquis qui ornaient les pages disposées sur la table, un bruit sourd la sortit de sa concentration. Madeleine avait sursauté de surprise. Le son retentit de nouveau et à son grand soulagement il ne s’agissait que de quelqu’un qui frappait lourdement à la porte. Elle ouvrit, mais ne reconnut pas l’homme qui se tenait face à elle. Sur le pas de la porte, elle lui lança un regard suspicieux de ses yeux rougis pas la fatigue.

« Vance Taken. Un… collègue de M. Zommer. Puis-je rentrer cinq secondes ? J’ai à vous parler.
- Eh bien… Oui, rentrez. Ne faites pas attention, je suis pas très présentable... »

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Lorsque Vance traversa le seuil de l’appartement, il jeta un œil rapide aux quelques notes qui traînait sur la table. Intrigué, il regarda Madeleine, puis les notes, puis reposa son attention sur son hôte. Madeleine rassembla tous les papiers et les fourra dans son sac. Puis elle revint vers Vance.

« Vous vouliez me parler, donc ?
- Oui, j’ai appris pour votre patron, répondit Vance. Mais, devant l’air interrogatif de son interlocutrice, il s’empressa de compléter ses dires. Il a été arrêté.
- Mais… pourquoi ?
- Apparemment, il aurait protesté contre le gouvernement. Il doit être emprisonné à l’heure actuelle. »
Assommée par cette nouvelle, Madeleine resta la bouche entrouverte et les yeux dans le vague. Comment était-ce possible ? Il venait d’être récompensé par Danvy lui-même. Qu’avait-il à gagner à se rebeller ?
- Je suis désolé de vous l’apprendre si brusquement…
- Non, c’est rien, je suis juste… étonnée. Vous… vous en savez plus, peut-être ?
- J’étais justement venu pour vous poser la question, mais visiblement, vous en savez encore moins que moi… Savez-vous si votre patron faisait des recherches peut-être ? Ou des plans ?
- Je ne suis pas sûre de comprendre votre question… Pourquoi aurait…
- Bon, l’interrompit Vance. Je vais pas être plus long. Ces notes que vous lisiez à l’instant.
- Je n’en sais rien. Je viens de les découvrir… »

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Vance se dirigea vers la fenêtre en portant ses mains au visage. Madeleine se demandait quel intérêt il pouvait bien porter à ses feuilles. Il avait totalement changé de ton à leur évocation. Peut-être cet homme était-il une clé à leur compréhension…

« Si je peux me permettre, commença Madeleine d’une voix timide, pourquoi ces notes vous mettent dans cet état ?
- Eh bien… Oh et puis de toute façon, vous auriez bien fini par le découvrir toute seule. Ce sont mes notes, et celle de mon assistant. Votre patron ne vous a rien dit à ce sujet ? Comment il se les était procurées par exemple ?
- Non, non. Mais… qu’est-ce que c’est exactement ?
- Je suis scientifique et j’ai mis au point une machine qui est gardée secrète pour le moment. Ce matin, je suis allé au bureau de votre patron pour lui parler. Il n’était plus là et une des secrétaires m’a dit qu’il avait été arrêté. Elle m’a donc donné votre adresse et me voilà. Je pensais que je pourrais obtenir plus d’informations, mais visiblement non…
- Peut-être que je peux vous aider… sur autre chose…
- Il a dit qu’il savait des choses, lança-t-il brusquement.
- D’accord… Et si vous m’en disiez un peu plus sur la machine que vous avez mise au point ? »

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Vance soupira. Un long discours s’ensuivit sur cette machine. Des histoires de transfert d’énergie, de prisonniers, de malades. Son assistant, le docteur Tyron. Lorsque Vance se mit à décrire l’état dans lequel se retrouvaient les donneurs de vie, Madeleine était effarée. Mais elle ne voulait pas le montrer, car si elle exprimait son dégoût envers les activités de son invité, elle risquait de ne plus pouvoir en tirer aucune information.

Lorsqu’il eut fini, Madeleine ne savait quoi répondre. Mais elle repensait à ce mot. « FAILLE ». C’était peut-être ça, ce que son patron savait. Sûrement d’ailleurs. Elle fouilla donc dans son sac et prit le feuillet en question, pour le tendre à Vance. Ce dernier le regarda, troublé, puis en un instant, son visage sembla se déconfire. Il se leva en vitesse et marcha rapidement en direction de la porte.

« L’enfoiré… L’enfoiré ! »

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« Attendez, qu’est-ce qu’il se passe ? demanda Madeleine en commençant à suivre Vance dans les escaliers de l’immeuble.
- Ces notes, je les ai jamais vues avant. C’est celle de mon assistant, faut que j’aille le voir. Quel enfoiré !
- Mais expliquez-moi, je pourrais vous aider !
- Bon, c’est un peu compliqué, mais en gros. Il y a un cœur dans la machine qui exécute le transfert. Il est composé de cellules pseudo-organiques qui reproduisent la production de lymphocytes à partir de cellule saine qu’on lui fournit. Les lymphocytes créés aidant à l’éradication de la maladie. Et sur cette note, y’a un protocole de prélèvement de cellule.
- Ah… dit Madeleine d’un air faussement concerné. Elle n’avait pas compris un traître mot de ce que venait de lui lancer son interlocuteur, mais cela semblait grave. Et qu’est-ce que cela signifierait selon vous.
- Qu’il aurait prélevé certaines cellules de ce cœur pour lui. Le cœur ne présentera aucune faille tant qu’il est complet. Avec ces cellules en moins, il risque d’y avoir de gros problème… Il faut absolument que je lui parle… Et à votre patron aussi… Putain ! »

Ils arrivaient dans la rue. Vance entra dans sa voiture et enclencha le contact.

« Vance, attendez ! Je peux vous accompagner ? cria Madeleine, encore sur le trottoir.
- Non. Restez-la. Je vous rappellerais. Tenez-moi au courant si vous trouvez d’autre problème. »

La voiture s’éloigna dans un grondement sourd. Madeleine restait là. Pour la première fois de sa vie, elle se retrouvait au cœur de l’action. Cela lui faisait peur et en même temps, c’était tellement palpitant. Elle restait sur ce trottoir et un petit sourire lui étira le bout des lèvres.

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LadySquirrel
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Le début est peut-être un peu longuet en effet mais vu que tu as un style très agréable à lire, je ne trouve pas ça lourd. C'est lent mais pas chiant. (n'ayons pas peur des mots Razz )
L'intrigue se met en place doucement et j'accroche totalement de mon côté. De plus, les images sont toujours aussi léchées, ça ne rend la lecture que plus agréable.
J'attends un peu de voir l'évolution de Madeleine, elle semble à la fois avoir un peu de morale mais aussi assez soumise aux idées du pouvoir en place.

 
Dada
 Dada
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Ton histoire est t-elle toujours d'actualité, en pause ou abandonnée? Smile

 
Soupedepois
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Elle est toujours d'actualité, j'ai juste un petit problème d'ordinateur à régler, mais la suite va finir par arriver. ^^