Comme toujours je fais dans le long, c'est ma façon d'écrire, de bien mettre en place mon sujet....
Attention
Ce prologue peut heurter les âmes sensibles par certains de ses extraits
(C'est une histoire, mon texte ne se veut en aucun cas jugeant et/ou blessant pour les personnes qui pourrait s'y rejoindre de quelques façons que ce soit.)
Ma petite, ne me hais pas. Je t'ai laissé un énorme fardeau, malgré moi, oui, un énorme fardeau.
Quand j'avais ton âge, j'ai fait quelque chose de terrible. Personne ne le sait, j'en ai gardé le secret ma vie entière. Je n'en ai jamais parlé à qui que ce soit, pas même à mes parents, pas même à ton arrière grand-père.
Ne me juges pas Anaïs, ne me juges pas pour ma plus grande erreur, la pire décision que j'ai prise de ma vie. J'ai si honte. J'ai depuis ce jour vécu dans le regret, la culpabilité, tel un nuage gris sur ma tête, sur notre tête Anaïs, et même la tienne, surtout la tienne. Mais tout cela ne sera jamais aussi pire que ce que j'ai pu faire à cette petite fille.
Tu dois te demander quelle petite fille je parle, Anaïs. Cette petite fille Anaïs, personne ne l'a connue. Ta mère ne l'a pas connue, ta grand-mère ne l'a pas connue, et même moi je ne l'ai pas connue, même moi, Anaïs, surtout moi, oui, surtout moi. Toute ma vie, je l'ai regretté, oui, j'ai tant regretté de n'avoir pas connu cette petite fille, ma fille, parce qu'elle était ma fille, Anaïs. Tu as bien compris. Ta grand-mère n'était pas mon unique fille.
Je te demande de ne pas me juger trop sévèrement, avant de poursuivre, ma petite Anaïs. Tu sais, depuis que tu es née, je t'ai toujours considéré comme quelqu'un de spécial, c'est parce que tu es spéciale Anaïs.
Avant de mettre au monde ta grand-mère, j'ai accouché de ma première fille, une jolie petite fille, un ange.
J'avais tout juste 18 ans quand j'ai rencontré Jonathan. C'était un beau jeune homme, charmeur, il savait parler aux femmes. Il m'a vite tournée la tête. J'étais jeune, naïve, je croyais en l'amour, la proie idéale pour lui. Jonathan était un manipulateur expérimenté qui n'avait que l'envie de m'ajouter à son tableau de chasse, un coureur de jupon de la pire espèce. Dès qu'il a eu ce qu'il voulait, il ne m'a plus accordé aucune attention. Je n'étais plus rien pour lui.
J'ai pleuré, pleuré toutes les larmes de mon corps, pour la bêtise que j'avais eu. Je n'étais plus vierge, je m'étais donné avant le mariage. Je l'avais laissé prendre ce que j'avais de plus précieux. Tu sais, en ces temps-là, c'était différent d'aujourd'hui.
Quelques jours plus tard, je ne me sentais pas très bien. J'avais des maux de coeurs, je vomissais. Puis, je me suis mise à grossir, mon ventre s'arrondissait. Soudainement, j'ai compris que je devais être enceinte, enceinte de Jonathan. Il avait quitté la ville dailleurs.
J'ai caché ma grossesse, je portais des vêtements amples, je ne voyais plus mes amies, je ne passais presque plus de temps avec mes parents, je m'isolais, seule avec mon secret, ce petit être qui grandissait en moi.
J'étais jeune, je savais qu'aucun homme ne voudrait d'une jeune-fille-mère. En ces temps-là, ma situation était aussi repoussante qu'avoir la peste. Si je gardais ma petite, j'étais vouée à finir ma vie seule, sans jamais me marier. J'étais vouée à vivre ma vie seule avec ma fille dans la pauvreté la plus totale. Je savais, sans aucun doute, que mes parents me renierait pour avoir eu un enfant hors mariage. On me traiterait en paria chaque fois que j'oserais sortir avec ma fille en ville. Je pouvais supporter les ragots sur mon passage, mais je savais que ma fille serait affichée comme une batarde, c'est comme ça qu'on appelait les enfants nées hors mariage. Je savais que ce mot "batarde" la suivrait toute son enfance, toute sa vie, qu'elle l'entendrait plus souvent qu'à son tour. Rejetée de mes parents, exclus de la maison familiale, je me retrouverais à la rue, sans le sou, dans l'incapacité de subvenir au besoin de ma fille.
Je voulais son bonheur, je souhaitais le meilleur pour elle. Et je ne me sentais pas capable de lui donner.
Arrivée devant l'orphelinat tenue par les Soeurs, à cette époque, je ramassai quelques pailles, les disposai sur le perron, les modelants pour en faire un petit lit. Elle s'est mise à pleurer, elle devait avoir faim. Sur le côté de l'orphelinat, derrière un buisson, je lui ai donné le sein. Son petit corps contre le mien elle a ouvert la bouche, tétant de ses petites lèvres mon sein droit, se nourrissant de mon lait. J'ai eu un moment d'hésitation, allais-je vraiment laisser ma fille sur ce perron, l'abandonner, ne plus jamais la revoir.
Je m'obligeais à mettre mes sentiments de côté, à voir la situation de façon rationnelle. Le boire terminée, replaçant ma robe, je me levai, ma petite dans les bras, j’avançai, je montai les marches du perron, déterminée et incertaine à la fois. Tout se mêlait dans ma tête, je vivais des émotions contradictoires que je tentais de refouler. Je m'évadais tranquillement dans un autre monde où je n'avais pas à vivre ce qu'il m'arrivait, je me détachais de la situation, je me protégeais de l'immense peine que ma décision m'infligeait. Je posai ma fille dans le petit lit de paille, mon regard devenu vide à cet instant. Lui tournant le dos, je redescendis les marches, d'un pas lent, marchant comme une zombie, je retournai chez moi, sans même me souvenir d'avoir fait le trajet.
Ce matin-là, je suis rentrée chez moi regardant mes parents un sourire béat affiché sur mon visage, plus rien ne m'atteindrait, plus rien ne me ferait souffrir, plus rien ne me causerait de douleur à m'arracher les entrailles. J'avais maintenant mon monde à moi où je pouvais me réfugier. Plus les jours passaient, plus je me déconnectait de la réalité. J'étais plus souvent qu'autrement dans mon monde imaginaire. Je n'arrivais même plus à distinguer ce qui était réel de ce qui ne l'était pas. Comme un robot je vivais, j'accomplissais mes tâches machinalement, affichant toujours ce sourire béat, heureuse dans le monde que je m'étais créé. L'on pouvait m'annoncer nimporte lequel nouvelle accablante, je souriais toujours.
Je suis resté ainsi pendant une longue année, m'enfonçant toujours plus.
Chaque fois que j'allais en ville, je la revoyais, elle était partout où j'allais. Chaque fois elle me regardait de son regard mystérieux, m'obligeant à lever les yeux, m'obligeant à sortir de mon monde fantaisiste pour me fixer quelques instants dans la réalité. Elle me répétait toujours des phrases du même genre que la première fois. "Je sais ce que tu as fait". Chaque fois j'en étais profondément troublée, chaque fois elle réussissait à m'atteindre, à réveiller mes sentiments que je m'étais interdit de vivre, que j'avais refoulé au plus profond de moi. Chaque fois je retournais cette phrase dans ma tête, et je me demandais mais qu'ais-je donc fait? Plus je la rencontrais, plus elle me répétait cette phrase, plus je sentais que je me rapprochais de la réponse, sans jamais mettre le doigt dessus, mais en ressentant chaque fois des sentiments un peu plus intense.
Je l'ai revue, dans un parc, elle est venue s’asseoir sur le banc, à côté de moi. Elle m'a redit "Je sais ce que tu as fait à ta fille? Quelle fille? Je n'ai pas de fille, je n'ai jamais eu de fille, je lui ai crié. Elle m'a dit calmement " Tu le sais au fond de toi, Élisabeth, oui tu le sais, cesse de te réfugier dans ton monde où elle n'existe pas, souviens-toi, Élisabeth, souviens-toi de ta fille". Je me suis souvenue, souvenue d'avoir
tenue un bébé sous ma cape, marchant dans la nuit. Qui était ce bébé, pourquoi je le tenais contre moi sous ma cape. Qui était ce bébé, ce ne pouvait être mon bébé, je n'avais pas de bébé. Je me suis enfuie en courant.
Mais je repensais toujours à ce bébé que j'avais tenue sous cette cape, plus j'y repensais, plus j'étais certaine d'avoir bien tenue un bébé sous ma cape. Oui, c'était arrivée, cela s'était produit et c'était la réalité. Cette vieille femme me refaisait revenir à la réalité peu à peu, elle m'obligeait à l'affronter.
Je sortis pour la revoir à nouveau, maintenant, j'avais envie de la revoir, je voulais comprendre, même si je n'étais pas sûre du tout de vouloir affronter ce qu'elle allait m'apprendre.
Je partit, marchant cette fois, pas comme un robot, mais comme une jeune femme immergé par le
chagrin. J'avais enterré ma fille, au plus profond de moi, j'étais allée jusqu'à m'imaginer qu'elle n'avait jamais exister, je m'étais terrée dans un monde où le malheur n'existait pas. Aujourd'hui j'en étais sortie, et je ne pourrais plus y retourner. Je devais vivre à nouveau et vivre avec tout ce que j'avais vécu, je devais l'affronter.
Je m'y rendis. Es-tu prête Elisabeth? m'a t'elle demandé. Oui je suis prête que je lui ai dis, qu'ais-je donc fait à ma fille si ce n'est de lui offrir un meilleur foyer que celui que j'aurais pu lui offrir? Elle sortit une boule de cristal. "Dans cette boule Élisabeth, tu verras la vérité, tu verras ce qui est arrivée à ta fille depuis que tu l'as abandonnée sur ce perron d'orphelinat. Je gardai le silence rongée par l'inquiétude de ce que j'allais voir.
Ce que j'y ai vu m'a causé un tel choc, que c'est ce qui m'a fait perdre la vue Anaïs, voilà ce qui m'a rendue aveugle.
alors qu'elle avait tout juste un an, elle a incendié la maison et brûler ma fille vivante. J'ai vu ma fille dans le feu, brûler, c'est la dernière chose que j'ai vu, après je n'ai plus rien vu. J'étais devenue aveugle. La douleur de ce que j'avais vue m'avait été insupportable et cette fois je ne m'étais pas réfugié dans mes mondes où le malheur n’existait pas, le malheur existait et il était plus présent que jamais. J'allais vivre avec le restant de mes jours, et plus jamais je ne connaîtrais le bonheur. Je ne voyais plus, j'étais dans une noirceur totale, et la seule chose que j'ai continué de voir est cette image de ma petite brûlant dans cet incendie. J'allais vivre avec ce que j'avais fait à ma fille pour le reste de ma vie, j'allais voir continuellement ce que j'avais fait à ma fille et je n'allais plus rien voir d'autres.
Elle avait raison Anaïs, elle avait raison.
Elle pris un ton plus posée, adoucit sa voix pour me dire " Et le seul moyen pour vous d'y mettre fin, c'est d'enfin exprimer l'amour maternelle que ta fille aurait dû avoir, malgré les épreuves, à tous vos enfants nés hors mariage.
Seule ton arrière-petite fille pourra conjurer le sort. 100 bébés nés hors mariage devront êtres aimés, chéris, et éduquer par leur mère avant que les chaînes du malheur entourant votre famille ne se brisent. Alors seulement, vous retrouverez la paix. Sa dernière fille fille devra poursuivre l'enfantement et ainsi de suite jusqu'à la naissance du 100e enfant. J'espère n'avoir pas besoin de te dire qu'elles ne devront en aucun cas avoir recours au service d'une nounou.
C'est la dernière fois que je l'ai vue, je ne l'ai pu jamais rencontré en ville, et lorsque je questionnais des gens, ils ne semblaient jamais comprendre de quelle vieille dame je pouvais bien parler.
Je n'ai jamais eu aucun doute sur la véracité de tout cela, Anaïs. Non, jamais. Un sort était bel et bien jeté sur notre famille. Malheurs après malheurs s'abattaient sur notre famille, accidents, problèmes financiers, le malheur ne nous laissait jamais de répit. Toi même tu as du t'en rendre compte, Anaïs. Repense à ta vie et oses me dire que tu n'y crois pas. Ces orages soudains à chacun de tes anniversaires, ce chien que tu aimais tant frappé par une voiture, la noyade en mer de ton frère, la maladie de ta mère. Si tout cela est arrivé Anaïs, c'est à cause du malheurs qui plane sur nous.
Toi seule peut nous en sauver, toi seule peut y mettre fin, toi seule peut enfin faire renaître le bonheur pour les Familia.
Pardonnes-moi Anaïs, pardonnes-moi pour le fardeau que je t'ai laissé, pardonnes-moi pour ce que j'ai fait.
Promets-moi de retourner à Lucky Island là où tout à commencer et conjurer le sort duquel je nous ai affligé.
Ton arrière-grand-mère Elisabeth
Dernière édition par missgabrielle le 2015-11-04, 01:09, édité 2 fois
Je devais bien être la plus affligée puisque c'était à moi d'en changer les choses. Je me suis demandé pourquoi moi, moi qui n'avait jamais espéré être mère au foyer, moi qui m'avait toujours imaginé vivant telle une artiste, au gré de mes envies. J'allais finalement être aux commandes d'une tribu de petits monstres braillards. Oui, parce que grand-mère Elisabeth l'avait bien dit, c'est moi seul qui devrait m'en occuper, pas un, pas 10, mais 100.
J'étais sans doute celle dans notre famille qui possédait le moins en elle la fibre maternelle. J'allais devoir la développer. Je craignais de ne plus savoir où donner de la tête dès le premier. Juste à y penser, je me sentais déjà dépassée.
Malgré toutes mes peurs, toutes mes inquiétudes, je me retrouvais aujourd'hui aux abords de Lucky Island, ironique tout de même, Lucky Island, là où jadis, le malheur s'est abbatu sur nous, sur moi.
Grand-mère Elisabeth m'avait lèguer tous les simflouz qu'elle possédait, 19500 simflouz exactement. J'avais vu nombre de sourcils se lever lorsqu'on m'avait appelé pour prendre possession de mon héritage. Des soupirs d'exaspération s'étaient fait entendre, j'entendais chuchoter sur mon passage, tous se demandant comment j'avais pu soutirer tout l'héritage de cette pauvre vieille femme aveugle, j'étais son arrière-petite-fille mais tout de même, elle en avait d'autres...
Ils me prêtaient des intentions que je n'avais pas, me jugeant haut et fort, sans savoir. Mais moi je savais, je savais pourquoi elle m'avait tout donner. Elle voulait s'assurer que je fasse ce qu'elle m'avait imploré de faire, c'était un moyen pour elle d'être certaine que le manque de simflouz ne m'empêcherait pas de faire le voyage jusqu'à Luscky Island.
Sur le moment je lui en avais voulu, elle m'empêchait de pouvoir me justifier, si je me défilais. Aujourd'hui, je lui en était reconnaissante d'avoir ces simflouz pour couvrir mes dépenses.
J'avais pris un billet d'avion pour l'île du Paradis, il m'en avait coûté 3000$ de là j'avais acheté une sorte de fondation flottante qui m'avait permis de gagner les rives de Lucky Island pour aussi peu que 240$. Ce serait mon repère avant de trouver mieux.
Maintenant j'y étais. J'avais décidé de voir les choses petits à petits, pour ne pas me laisser désespérer par la montagne. J'avais un tempérament plutôt nerveux et si je ne voulais pas me faire envahir par le stress, c'était la meilleure solution que j'avais trouvé. Oui, je ferais les choses pas à pas, je prendrais les problèmes les uns après les autres, et j'y arriverais, je me disais, plus ou moins sûre de moi.
Je n'avais jamais eu une grande confiance en moi, comment voulez-vous être confiante lorsque chaque fois que vous tentiez de prendre courage et de foncer, il finissait impérativement par vous arriver malheur. C'est ainsi que je me suis construite.
Pourrais-je vraiment arriver à changer les choses?
Je reléguai mes tourments au fond de mon esprit pour en revenir à ma nouvelle doctrine, une chose à la fois.
Dabord, il me fallait accoster.
Faisant le tour de l'île, j'aperçus un joli quai ou je pourrais ammarer mon embarcation, oui, parce que je ne pouvais pas encore appeler ça un bâteau. Le quai offrait une gamme de service fort appréciable, pour moi qui n'avait rien, pas même un toit. Le nécessaire pour l'hygiène, un petit bar, des chaises longues, une piscine, comme si il n'y avait pas assez d'eau tout autour. Il y avait même un petit chevalet, comme pour me dire, Anaïs, tu pourras malgré tout être une artiste. Il faut dire que le paysage était époustouflant et très inspirant.
J'aimais ce que je voyais, et ça apaisait d'une certaine façon mon anxiété, qui était presque à son summum. J'avais quitté tout ce que je connaissais, pour me lancer dans l'inconnu, pour d'autres ça aurait été une banale aventure, pour moi ça avait été une grande épreuve. Cette habitude de toujours caindre le malheur qui se tapissait dans l'ombre pour surgir avait laissé des traces. J'avais tendance à tout voir comme une montagne se dressant devant moi et grand-mère Elisabeth avait mis devant moi ni plus ni moins que l’Everest, à moins que ce ne soit de centaines Everest érigé l'un après l'autre sur ma route. Je restai figée quelques instants, mes pensées se bousculant dans ma tête.
Néanmoins, un désir se faisait sentir en moi, celui de tout changer, celui de permettre au 100e enfant de vivre une vie différente de la mienne, une vie où le malheur n'erre pas dans tous les coins. Je l'imaginais, heureux, faisant confiance à la vie, sûr de lui. J'avais parfois cette pensée pour cet enfant qui m'insufflait une brise de courage, c'est ainsi que le coeur battant, je posai pied sur le quai et d'un pas incertain entrer en ces lieux où je savais que jour après jour, j'allais devoir gravir pas à pas des montagnes.
Oui, pas à pas, une chose à la fois. Une chose à la fois, Anaïs, je me répètais, avec le besoin de me rassurer.
J'entrepris de m'aventurer un peu sur les terres, je voulais voir ce que l'île me réservait. J'étais impressionnée par la grosseur des palmiers, j'étais toute petite à côté d'eux, le sable, la verdure.
Toute cette végétation, ces fleurs, ces couleurs, ces odeurs.
Toute cette eau, ces chutes, pas que sur les plages, mais partout sur l'île.
Ça respirait la fraîcheur, on se sentait vivifiée. Tout cela me redonnait espoir. Ces paysages enchanteresque aidaient certainement à supporter les épreuves. Je me disais qu'entre élever une ribambelle d'enfants à Twinbrook et élever une ribambelle d'enfants ici, on devait beaucoup moins s'ennuyer ici. Peut-être le bonheur revenait-il déjà pour les Famillia, après tout. C'était en tous les cas un baume sur mes sentiments à vifs.
Des spas, des piscines, toute cette eau me faisais envie. J'eus soudainement conscience que je crevais de chaud. J'étais bien trop habillée pour la chaleur qui m'entourait. Heureusement, j'avais apporter un maillot.
Je n'attendis pas plus longtemps pour me diriger vers la salle d'eau l'enfilai.
Et c'est vêtu de mon petit deux-pièces marine que je remontai. C'était sans conteste une tenue plus adaptée au décor, mais surtout à la température.
Après tout le stress que j'avais vécue depuis mon départ de Twinbrook, je méritais bien un petit moment de détente. J'entrai dans le SPA, c'était ma première fois. Ce n'était pas le genre de choses que j'avais l'habitude de faire, j'avais au mieux regarder avec envie, quelqu'un d'autre s'y prélasser. J'ai adoré mon expérience.
Tous ces jets d'eau, c'était si relaxant, j'ai réussi à me détendre un moment. Je venais peut-être de trouver le remède idéale pour soulager mon stress.
Mes muscles détendus, je sortis du SPA pour aller nager dans la piscine. Tout cela m'était gratuit, à portée de main.
Après, m'être séchée, la nuit tombant, je renfilai mes vêtements par-dessus mon maillot.
Parce que mes Sims 3 me rebutent en ce moment avec son bug, parce que les Sims 4 sont un opus privilégié pour ce challenge, parce que mon histoire était à peine entamée, parce que j'en ai eu l'envie....
j'ai décidé de transférer cette histoire en Sims 4, j'utiliserai le même prologue à quelques mots près et Anaïs conservera la personnalité qui lui était dédiée, l'idée générale initiale prévue restera aussi à peu près la même.
Voilà donc la nouvelle Anaïs Familia
Elle est vraiment charmante en Sims 4.
Est-ce que cette histoire est en pause / abandonnée ?
J'avais tourné et retourné dans ma tête ce que mon arrière-grand-mère Elisabeth m'avait transmise dans sa lettre et j'en étais venue à la conclusion que je ne pouvais faire autrement que de consacrer ma vie à ce but. Oui, j'allais consacrer ma vie à briser la malédiction qui pesait sur les Familia. Après tout, j'étais la seule qui pouvait le faire et j'allais tout faire pour mener mon projet à terme. Il était impensable pour moi de faire comme si la malédiction n'existait pas, j'avais trop de fois vue le malheur s'acharner sur notre famille pour ne pas y croire.
Je devais bien être la plus affligée puisque c'était à moi d'en changer les choses. Je me suis demandé pourquoi moi, moi qui n'avait jamais espéré être mère au foyer, moi qui m'avait toujours imaginé vivant telle une artiste, au gré de mes envies. J'allais finalement être aux commandes d'une tribu de petits monstres braillards. Oui, parce que grand-mère Elisabeth l'avait bien dit, c'est moi seul qui devrait m'en occuper, pas un, pas 10, mais 100. Bien sûr, le moment venu, je passerais le flambeau à ma dernière-née.
J'étais sans doute celle dans notre famille qui possédait le moins en elle la fibre maternelle. J'allais devoir la développer. Je craignais de ne plus savoir où donner de la tête dès le premier. Juste à y penser, je me sentais déjà dépassée.
Malgré toutes mes peurs, toutes mes inquiétudes, je me retrouvais aujourd'hui sur les terres de mon aïeul, là où jadis, le malheur s'est abbatu sur nous, sur moi.
Grand-mère Elisabeth m'avait légué tous les simflouz qu'elle possédait, 2500 simflouz exactement, en plus de la propriété. J'avais vu nombre de sourcils se lever lorsqu'on m'avait appelé pour prendre possession de mon héritage. Des soupirs d'exaspération s'étaient fait entendre, j'entendais chuchoter sur mon passage, tous se demandant comment j'avais pu soutirer tout l'héritage de cette pauvre vieille femme aveugle, j'étais son arrière-petite-fille mais tout de même, elle en avait d'autres...
Ils me prêtaient des intentions que je n'avais pas, me jugeant haut et fort, sans savoir. Mais moi je savais, je savais pourquoi elle m'avait tout donner. Elle voulait s'assurer que je fasse ce qu'elle m'avait imploré de faire, c'était un moyen pour elle d'être certaine que le manque de simflouz ne m'empêcherait pas de faire le voyage jusqu'à Willow Creek.
Sur le moment je lui en avais voulu, elle m'empêchait de pouvoir me justifier, si je me défilais. Aujourd'hui, je lui en était reconnaissante d'avoir ces simflouz pour couvrir mes dépenses, il m'en restait 2015 simflouz maintenant, alors que je me retrouvais sur la propriété dont on avait rasé le bâtiment principal.
Devant moi, un immense terrain vide dont on apercevait au fond une petite cabane. Je m'approchai, intriguée, constatant que la ville avait entretenu le vaste terrain tout en négligeant les pourtours de ce qui ne me semblait pas plus gros qu'une petite remise, probablement là ou l'on entreposait les outils de jardins.
Devant la porte, j'avais un étrange pressentiment. J'y étais.
J'avais décidé de voir les choses petits à petits, pour ne pas me laisser désespérer par la montagne. J'avais un tempérament plutôt nerveux et si je ne voulais pas me faire envahir par le stress, c'était la meilleure solution que j'avais trouvé. Oui, je ferais les choses pas à pas, je prendrais les problèmes les uns après les autres, et j'y arriverais, je me disais, plus ou moins sûre de moi.
Je n'avais jamais eu une grande confiance en moi, comment voulez-vous être confiante lorsque chaque fois que vous tentiez de prendre courage et de foncer, il finissait impérativement par vous arriver malheur. C'est ainsi que je me suis construite.
Pourrais-je vraiment arriver à changer les choses?
Je reléguai mes tourments au fond de mon esprit pour en revenir à ma nouvelle doctrine, une chose à la fois.
Je glissai l'une des deux clés du trousseau qui accompagnait la lettre de mon arrière-grand-mère, la plus petite, celle qui me semblait convenir dans la serrure. Elle se déverrouilla. Je la poussai dans un grincement, elle n'avait pas été ouverte depuis longtemps.
Et quand je vis, je compris.
Je compris ou je me retrouvais.
J'étais dans la petite cabane à l'extrémité des hectares de terre, la même ou grand-mère Élisabeth avait accouchée de sa première fille.
Et pour être la même, il n'y avait pas de doutes, rien n'en avait été changé.
La cuisine apparaissait appartenir à une autre époque. Tout était tellement ancien. Je n'avais jamais rien vu de tel. Une cuisinière comme dans les livres d'histoire relatant la vie de nos ancêtres. C'était comme un voyage dans le temps.
Une toilette qui ne me laissait pas moins perplexe, d'autant plus qu'elle était à même la pièce principale.
Et un coin chambre, toujours dans la même pièce, une commode qu'on avait dénué de tous ses effets, mais sur laquelle trônait néanmoins une jolie ballerine dans sa petite boîte à musique.
Juste au-dessus, des cadres sculptés par la main même de mon arrière-grand-mère. Je le savais parce qu'elle en avait fait des centaines comme ça, comme celle de gauche, ça me faisait tout drôle de la revoir là, aujourd'hui. Elle était aveugle, mais elle sculptait de manière tout à fait identique à chaque fois, elle en faisait une obsession. Elle ne sculptait rien d'autres, pas même la licorne que je lui avais supplié de faire le jour de mes 7 ans.
Je voyais maintenant qu'un jour lointain, elle avait déjà sculpté autre chose.
Au-dessus du lit, je la vit là, telle qu'elle était jeune fille, c'était elle, j'en étais certaine. Elle me ressemblait tellement.
En silence, je lui pardonnai, et dans un chuchotement je lui promis que je ferais ce qu'il faudrait.
Cette cabane avait été la sienne, elle était désormais la mienne, là ou le malheur avait débuté pour les Familia, là ou il s'éteindrait.
J'essayais du mieux que je pouvais d'être forte.
Bien sûr, j'étais déçu de ne pas retrouver la grande demeure des Familia, le Manoir qui emplissait le terrain autrefois, celui-là même qui devait s'ouvrir avec cette grosse clé qui ne me servirait jamais, mais peut-être fallait-il que ça se passe ainsi.
Merci
Je reprends
C'est toujours en cours?