[En pause] Les aléas de la vie

A Oasis Spring, un dimanche matin, plus que tranquille, tout était calme ...

Tout ? Non ! Car un village d'irréductible gaul- ... Heu, désolée, je me trompe de réplique. Car un couple tout feu tout flamme ne peut pas s'empêcher de se prendre le chou. Enfin, soyons honnête, JE ne peux pas m'empêcher de prendre le chou à mon Doudou. Mais c'est la faute aux hormones. Quand ce ne sont pas les ragnagnas, c'est la grossesse. Dur dur d'être une femme, jamais tranquille. J'aimerais être un homme parfois.

Lui, le beau rouquin, c'est mon mari Cédric. Ce qui m'a fait craquer chez lui ? Il a les cheveux oranges et j'ADORE le orange. C'est tout ? Oh, il est charmeur, terriblement bien foutu et d'une patience incroyable. Je me demande encore comment il fait pour me supporter. Mais la chevelure de feu a fait TOUTE la différence, je ne suis pas difficile. Comme tous les dimanches, mon doudou d'amour se prépare pour son jogging, les écouteurs dans les oreilles. "Pour se vider la tête avant de rempiler une semaine de boulot". Mouais mouais mouais ...

- A tout à l'heure chérie, je vais courir.
- Hep hep hep ! Une minute Doudou.
- Mais ...
- Pas de MAIS Doudou, et me contrarie pas, je suis enceinte je te rappelle.
- Euh, d'accord ...

La mégère habillée en orange, c'est moi, Sorena. Africaine pure souche, j'ai le caractère aussi pétant que les couleurs que je porte. J'ai pris quelques kilos, grossesse oblige. Et ça ne me rend pas plus aimable. On parle d'épanouissement, de béatitude à l'idée d'être maman. Je dirais plutôt que la grossesse se résume à vomir ses tripes, manger des trucs bizarres à toute heure du jour ou de la nuit et pleurer/s'énerver pour un rien. Au choix.

- Ma Nana, enfin que veux-tu qu'il m'arrive durant mon jogging ?
- Tu ne pourrais pas rester un petit dimanche tranquille avec moi à la maison pour changer.
- Tu sais que j'ai besoin de ma dose de sport. Surtout avec le stress du boulot en ce moment. Je pense qu'on a déjà assez avec une boule de nerf à la maison, non ?
- Comment ça ?
- Aïe ... Enfin, je veux dire ... héhé ... ma chérie, je vais courir et puis hop, une douche et on aura tout l'après-midi rien que pour nous deux.

- Je vous connais monsieur Cédric Valentin Rousseau ! Vous allez courir, rencontrer un pote et rentrer à pas d'heures. Pour faire quoi, je ne sais où, avec je ne sais qui !
- Enfin ma chérie ... tu sais bien que je n'aime que toi ...
- Il y a plutôt intérêt, sinon je te coupe les roudoudous avec une machette, histoire que tu ne puisses pas recommencer.
- Ahah, tu es drôle.
- Grrrrrrr !

- Ma chérie, reviens ici.

Et voilà, à chaque fois, je me fais avoir ...

- Depuis que je t'ai rencontré, il n'y a que toi et il n'y aura jamais que toi. Tu comprends ? On est heureux, on va avoir un magnifique petit bouchon. Pourquoi tu t'inquiètes toujours autant ma douce ?

- Mmm, je suppose que tu as raison.
- Bien sûr que j'ai raison.

- Allez viens-là. Et calme-toi, ce n'est pas bon pour le bébé. A tout à l'heure ma chérie.

Et me voilà, toute seule, un dimanche matin. Et mon intuition me soufflait qu'il n'allait pas rentrer de bonne heure. C'est que je le connais mon Cédric. Allez, hop, je ne me casse pas le popotin. Ce sera croque monsieur et salade. Histoire que ça se réchauffe vite fait.

- A nous deux petit bouchon. Aujourd'hui, je vais te lire "Comment gérer sa colère". Si tu hérites de mon caractère, tu en auras bien besoin ...

ENFIN, tranquille. Je l'aime ma petite femme, mais depuis qu'elle attend notre petit bouchon, elle est particulièrement pénible. J'espère qu'elle va se calmer une fois qu'il sera né. Prise de tête à la maison + prise de tête au boulot = pas loin du pétage de câble. Alors oui, le dimanche, je m'évade, je cours pour ne plus penser à rien. Rien de plus agréable, surtout par un dimanche ensoleillé, sans voiture pour me polluer la tronche et pas un chat ...

... sauf aujourd'hui. Je ne savais pas ce qui avait pris aux gens, mais tout le monde était de sortie. Ça devait être le printemps, la montée de la sève, toussa toussa. Je ne vais pas me plaindre, de jolis petits chatons bien roulés, en jupe ultra courte, avec une taille de guêpe à couper le souffle. Ça ne se refuse pas. Hé quoi ? Ne me dites pas que vous ne matez jamais, je ne vous croirais pas. C'est bien la seule chose que je me permets ... une fois que Sorena a le dos tourné bien sûr. Pas envie de me retrouver aveugle.

Ce que je n'avais pas prévu par contre, c'est que ce petit chaton là allait se retourner et qu'en plus, je la connaissais.

- ça va, je ne te dérange pas ?
- Hmm ... excusez-moi, mais c'est juste que ... Oh mais, on se connait !

Nina Caliente. C'était une des plus belles nanas lorsque j'étais au lycée. Elle était deux classes en-dessous de moi et elle était à fond sur mon pote, Don Lothario, le don Juan du lycée. Tous les mecs auraient donné n'importe quoi pour sortir avec elle ou sa soeur, Dina. Moi, j'avais passé mon tour. J'étais bien trop timide pour l'aborder. Ça doit faire quoi ... attendez, lycée 18 ans ... j'en ai 30. Ohla, ça fait 12 ans que je ne l'ai plus vue, mais elle n'a pas changé.

- Ah bon ?
- Mais oui, Cédric Rousseau. Terminale ES au lycée de Willow Creek.
- Euh non, je ne vois toujours pas.
- J'étais pote avec Don Lothario.
- Ahhhhhhhhh oui, Cédric. Maintenant que tu le dis. Je ne t'aurais pas reconnu, tu as un peu changé.
- Toi non par contre, toujours aussi belle.

- Merci, c'est gentil. Tu es charmeur toi ...
- Mais non voyons. Réaliste. Quoi de neuf depuis le lycée ?
- Oh, je vis toujours avec ma maman, Katrina et ma soeur Dina. Dina a étudié le droit et moi, j'ai plutôt gladouillé à la fac', comme d'hab'.
- Ça fait longtemps que tu es sur Oasis Spring ?
- Oh non, on a déménagé il y un mois. Et toi, tu deviens quoi ?
- Je travaille dans l'antenne locale de Plénozas Industries, je suis marié et je vais être papa.
- Waw, papa ? Félicitation. C'est pour quand ?
- Pour septembre si tout va bien. Mais l'obstétricien de ma femme se demande s'il ne va pas arriver avec un peu d'avance.

Et c'est là qu'au loin, une voix que je reconnais bien s'est faite entendre.

- Hey Nina !
- Euh, c'était un plaisir de te revoir Cédric. Je suis certaine qu'on se reverra. Mes hommages à madame Rousseau !
- Je n'y manquerai pas. Salut ...

Waw. J'ai jamais vu une fille en talons courir aussi vite. On aurait dit qu'elle avait vu ma femme, les yeux exorbités, la bave aux lèvres. Mais non, ce n'était pas elle, mais une toute autre personne que Nina voulait éviter.

- Ah mais c'est mon pote Cédric.
- Hey salut, tu es bien matinal ... Tu es tombé du lit ou quoi ?
- Mauvaise langue.

- Tu as fait quoi à cette pauvre Nina pour qu'elle te fuie comme ça ?
- Oh, tu es bien agressif gars. Il faut te détendre un petit peu.
- Je suis détendu. Il serait peut-être temps par contre que tu arrêtes de faire souffrir les nanas, c'est moche sérieux.
- Ah mais je vois ... T'inquiète, je ne vais pas marcher sur tes plates-bandes. Une fois que j'aurais fait joujou avec elle, tu pourras te la taper.
- Non mais tu n'es pas bien toi ! Je suis FIDELE je te rappelle.

- Et je n'ai pas besoin de voir ailleurs, j'ai ce qu'il faut à la maison. Sorena, c'est ... enfin, c'est le feu d'artifice sous la couette.
- Mouais ... Encore faudrait-il la supporter ... Moi je ne pourrais pas, trop prise de tête.
- Qu'est-ce que tu veux, j'aime les femmes pénibles. Je dois être maso.

- Roger ? Roger ? Z'auriez pas vu Roger ?
- Euh mec, tu veux pas qu'on aille discutailler ailleurs. On se boit un verre au jus de crotale ?
- Hmm ok. Mais pas longtemps sinon je vais me faire tuer.

Comment lui expliquer pour la énième fois que Roger était mort depuis belle lurette, tombé "malencontreusement" dans un puits. Et c'est ainsi que je laissai là la voisine Gigi, complètement alzheimeurée, chercher après son chat Roger. Pour passer une petite heure la journée entière dans un bar entre potes. Je vais me faire tuer ...

Cédric profita d'une accalmie pour prendre une bonne douche et réfléchir à ce qui venait de se passer. En 6 ans d'amour, c'était bien la première fois que Sorena lui faisait ce coup-là. Ça lui a fait l'effet d'un électro-choc. Serait-il temps d'arrêter les sorties entre potes ? En dehors de ça, il était au petit soin pour elle, responsable, travailleur, pourquoi n'aurait-il pas le droit de se détendre ? Était-il si immature ?

Alors qu'il était posé devant "Dealer de voitures", Sorena venait de finir de réchauffer le repas, non sans avoir auparavant rangé toutes ses affaires dans son dressing. Elle avait toujours l'air d'un bouledogue, prêt à mordre.

- Le dîner est prêt ...
- J'arrive tout de suite.

- Dis-moi ma Nana, tu comptes me faire la tronche toute la soirée ?
- ...
- Ma chérie ... je t'ai dis que j'étais désolé, que veux-tu de plus ? Que je me mette à genoux ou que je me traîne ventre à terre devant toi ?
- Mmm, c'est tentant.
- Ahah je vois. Ma dominatrice adorée. Par contre, ma Nana, la prochaine fois, ne me refais plus une peur pareille. PLUS JAMAIS je ne veux revoir tes valises. Tu vas finir par donner raison à nos familles.

Sorena prit son air le plus penaud. Elle s'est rendue compte qu'elle avait été trop loin cette fois-ci. Cédric avait raison, ils devaient rester unis. Leur couple, c'est tout ce qui restait. Leur famille respective avaient totalement coupé les ponts, n'acceptant pas que l'un ou l'autre s'entiche de quelqu'un d'une autre couleur. Pourtant, la vanille et le chocolat, ça se marie super bien.

- Je suppose que je dois dire que je suis désolée.
- Waw ... Est-ce que ça ressemblerait à des excuses ?

- Mais j'ai tellement peur de te perdre Cédric. Je n'ai plus que toi.
- Moi aussi je n'ai plus que toi Sorena. Tu le sais ça, n'est-ce pas ?
- Hmpf ... Je promets que je vais me calmer.

- J'en ferai voir à ce qui me sert de collègue au bureau !
- Euh ... je préfère encore être ton punching-ball attitré. Pas certain que ton patron, qui est son père au passage, soit ravi que tu la malmènes.
- Elle en aurait bien besoin, crois-moi ! Elle n'en fiche pas une au boulot. Si je pouvais seulement l'enfermer et la laisser à une horde de zombies enragés !
- Mieux, laisse-la avec la voisine Gigi.  Je l'ai encore croisée dehors à chercher après son chat.
- Elle me fait de la peine la Gigi quand même.  Si ça se trouve, elle n'a plus de famille non plus.
- Elle fiche la trouille surtout.  Elle me fait penser à la vieille folle dans ta sér...

- Ohhhhhhhh, j'allais oublier MA série. Doudou, je t'aime, tu sais ça.
- Euh ...

Même pas le temps de dire ouf que Sorena avait amené les assiettes devant la télé et rallumé l'écran.

- Tu te rends compte, on va enfin savoir qui est le meurtrier !  Je suis toute excitée ! Ça commence !

- Ah mais ça finit comme ça, sérieux ?
- Ouais.  Il n'y a plus qu'à attendre la prochaine saison ...
- Je suis TROP déçue. Finir comme ça, sur un gros truc bateau.

- Doudou, ils ont massacré la fin de ma série préférée.
- Ma Nana ... Allez, viens-la.
- Je vais leur écrire un courrier, ils vont m'entendre ces de producteurs.

Dans ces moments-là, Cédric se souvenait de ce qui lui avait plu chez sa femme. Malgré son caractère, c'était un gros cœur de guimauve tout sensible. Si si, puisque je vous le dis.

- Qu'est-ce qui te fait sourire ?
- Rien ... j'ai juste envie de t'embrasser ... Je t'aime.
- Moi aussi mon Doudou. J'ai besoin d'un GROS câlin pour me consoler.
- Euh ... tu es sûre que ...
- Le bébé ne sentira rien ...  Combien de fois le gynéco devra te le dire !

Et c'est ainsi que nos deux amoureux finirent leur dimanche sous la couette. Un dimanche comme les autres chez les Rousseau. Bon, hmm, on va s'éclipser ...  Ils ont l'air un poil occupé ces deux-là.

Les jours passaient et ...

... J'étais de plus en plus de mauvais poils. La grossesse, c'est trop nul ! On fait pipi tout le temps parce que bouchon appuie avec je ne sais quoi dessus ; On gonfle de partout ; On tourne comme une tigresse pour trouver sa position pour dormir ; On vomit ses tripes. Que du bonheeeeeeeeeeeeeur.

Le seul avantage : on est au petit soin pour vous. Doudou fait la vaisselle, me fait un délicieux petit-déj' (hmm ... plutôt immangeable) et me couvre d'attentions. Mouais, on va dire que ça compense.

- Yeurk ... euh ... Miam, que c'est BON mon Doudou !
- Bon, je ne suis pas avance. Je file m'habiller. Bisous ma chérie.
- Bisous !

Une fois qu'il avait le dos tourné, je sortais tous mes livres de cuisine et je me préparais un petit-dèj' royal. En plus, j'avais le temps aujourd'hui. J'avais pris congé.  Marre de voir la tronche de Marina. C'est ma collègue. Enfin, quand vous la verrez, vous comprendrez pourquoi je la déteste autant.

- Ohhhhhh, brioche aux pépites de chocolat. Ça, ça va te plaire bébé !

Pendant ce temps, chez Plénozas Industries.

Pfou Pfou Pfou, je ... Pfou ... suis arrivée à l'heure. Respire Nina, respire. Il ne faut pas que tu perdes tes moyens.  Il faut que tu le décroches ce job !

Futur patronne ? Check ! Elle a l'air de bonne humeur, cool. Elle a de la classe. Il faut absolument que je dégote la même robe !

Futurs collègues ? Euh, pas check ... Il n'y a pas un chat dans leur salle de repos. Elle est sympa. Télé, micro-ondes, machine à caf...

Oh mais c'est Cédric ! Qu'est-ce qu'il fout là ? Pff, je suis débile.  Il m'avait dit qu'il travaillait ici, ça me revient maintenant.

- Hmm Hmm, ... Cédric ?

- Oh salut Nina. Qu'est-ce que tu fais ici ?
- J'ai un entretien avec Mme Plénozas. La boîte d'intérim m'a dit qu'il y avait un job de secrétaire et  me voici !
- Secrétaire toi ?
- C'est-à-dire ...
- Non mais, ce n'est pas ce que je veux dire mais ... Tu as la tchatche, tu aimes bouger, ...  Je te vois mal enfermée entre quatre murs.

- En même temps, je n'ai pas trop le choix.  Il me faut un job pour me barrer de chez ma mère.
- Ah, vous vous êtes disputées ?
- Oh non non, c'est PIRE que ça !

- Ce week-end, je faisais ma sortie habituelle avec ma sœur et nos potes au Velours Bleu. On y va tout le temps, parce que ma mère est pianiste là-bas et on peut rentrer gratos quoi. Sur qui je tombe alors que j'étais complètement jus-de-fruitisée ? Sur Don. Comme une débile, je suis retombée dans le panneau et ça a commencé à être plutôt chaud entre-nous. Je crois que ma sœur a dû se dire que j'étais un cas désespéré.

- Et puis, devait arriver l'inévitable. On a fini au pieu ensemble. Enfin, je m'en suis rendue compte au réveil surtout.
- C'est quoi le rapport avec ta mère ?

- Attends, voilà le meilleur ... Cette semaine, ma maman a absolument tenu à nous présenter son mec, dont elle nous parle depuis des semaines. Et je tombe sur qui ? DON ! Non mais tu le crois ça ? Il se tapait ma mère et moi en même temps. Manquait plus que ma sœur et c'était ménage à 4 à la maison ...

- Nan ?
- SI ! Je suis peut-être bonne, mais ça s'écrit pas avec un C ... Direct, je lui ai rentré dedans. Dina était ravie.  Elle qui s'était fait largué comme une vieille chaussette au lycée, elle tenait sa revanche. Ma mère, elle, est restée à le regarder avec les yeux doux, la bouche en cœur et elle a osé dire que ce n'était pas sa faute ...  que je l'avais chauffé ...

- Non mais tu te rends compte ! Ma propre mère ! A croire qu'elle avait pris un rail de poudre dans la narine juste avant. Du coup, Dina emménage plus tôt que prévu avec son mec et moi, je dois me coltiner ma cougar de mère avec ce Don Juan à la noix ! J'ai trop le seum !
- Euh oui, j'imagine.
- Nina Caliente ? Madame Plénozas est prête à vous recevoir.
- Euh oui, merci.

- Bon, j'y vais. Passe une bonne journée.
- Merci et bonne chance pour ton entretien. Je filerai un mot ou deux en ta faveur à la patronne si tu veux ?
- Merci.  Tu es vraiment un gentil toi.
- Héhé, arrête tu me gênes. Dès que tu as le job, viens dîner à la maison.  On fêtera ça ! Je te présenterai ma femme.

Ah oui, c'est vrai. Il avait une femme. Hmm, dommage. Enfin, comme on dit toujours, les beaux mecs, ils sont soit gays, soit déjà pris. Ou alors il vaut mieux les éviter. Don, en tout cas, c'est fini !  Il reverra plus jamais la couleur de mon minou !

Du côté de Sorena

Pff, il y a encore la voisine Gigi qui cherche après son chat. C'est de pire en pire.  Il faut vraiment que sa famille la place en maison de retraite. Regardez-moi ça ! Elle ne sait même plus s'habiller correctement toute seule. Cristina Cordula se retournerait dans sa tombe si elle était morte. Ça y est, elle est rentrée chez elle.  Je vais pouvoir lire dehors, yes !

Je me suis réjouie trop vite ... Entre le facteur et le jardinier qui étaient aussi ravi de vivre que moi ...

... les kékés qui montraient leurs muscles juste devant votre tête ... Et les gens qui se tapaient toujours l'incruste, pas moyen de lire tranquille. Mais dans quel monde je suis tombée ?!?

La moutarde me montant au nez (et avant qu'il y ait un massacre), je suis rentrée. Et pour me pourrir complètement la journée, le bureau m'a appelée. Il y avait un virus dans le système informatique et ils n'arrivaient pas à régler le problème sans moi. Génial ...

Bouchon a dû sentir mon humeur et m'a donné un bon coup de je ne sais quoi dans le bidon. Ça m'a surprise.  C'était la première fois que je le sentais. Wow, si ce n'est pas un futur footballeur, je ne sais pas ce que c'est. Alors garçon ou fille ? J'avais hâte d'aller à la prochaine échographie pour le savoir. Mais ça attendrait, j'avais du virus à exterminer.

J'ai déjà peur pour mon congé maternité ... S'ils m'appellent toutes les secondes, ça ne va pas le faire du tout. Il n'y a plus qu'à espérer que mon remplaçant fasse l'affaire. Je les ai laissé un peu dans le jus, le temps de déplacer mon gros popotin jusqu'à mon boulot. Vous voyez la grande maison de maître sur la gauche ? Juste à côté de la salle de gym ? Eh bien c'est là.

Mais je n'ai pas pu leur en vouloir bien longtemps, surtout qu'ils m'ont envoyé Vincenzo Ricci pour calmer la bête. C'était un retraité qui passait son temps à bouquiner et jouer aux échecs lorsque la bibliothèque était ouverte. Il faut dire que chez lui, ce n'était pas la joie. Parce que figurez-vous que monsieur Ricci est le mari de Gigi la foldingue. Le pauvre. On est voisin, on s'entend bien et je lui avais appris à mater "l'engin venu des enfers". Traduisez par "ordinateur".

- Voilà Vincenzo, ce PC a été exorcisé du démon.
- Grazie Mille bellissima.
- Arrêtez, vous allez me faire rougir Vincenzo.
- Je suis vraiment désolé du dérangement.
- Mais ce n'est pas votre faute Vincenzo, c'était un virus.
- A un moment, j'ai cru que j'avais touché à ce qu'il ne fallait pas.
- Non, ne vous inquiétez pas. Oh, ça aurait pu être pire. Ce virus-là était sympa. Vous avez pu admirer des femmes nues au moins.
- Ahah, oui, mais mon vieux cœur a bien failli me lâcher.

C'était le dernier, problème réglé. J'allais enfin pouvoir rentrer. Si je mets la main sur le boulet qui a infecté le système, ça va barder sévère. Je prends mon vendredi pour avoir un long week-end et je n'ai même pas pu en profiter en plus.

- Hihihi

Hein, mais qui c'est qui rit comme une dinde ?

Non mais je rêve ?!? J'aurais dû m'en douter. La dinde, c'était Marina, cette blondasse écervelée. Qu'est-ce qu'elle foutait ici au lieu de tenir l'accueil ? Je ne vois pas trop ce qui peut la faire rire, à moins qu'elle n'ait réussi à dénicher 50 nuances de crac-crac. Pas souvenir qu'on l'ait dans le coin. Dommage.

-Salut, MARINA ! Houhou, allô ?

Parle à mon cul, ma tête est malade ... Soit elle me snobait, ce qui est une mauvaise idée. Je déteste l'impolitesse ... Soit elle était très occupée à surfer sur le net et là, c'était une TRÈS mauvaise idée. Ah ben tiens, sur un site de rencontre, même pas honte. Je vais la TUER !!!

- Mais que ... Il y a une panne d'électricité, pff.
- Non non, c'est moi qui ai éteint la bête ...
- ça ne va pas la tête ! J'étais occupée.
- A quoi ? Admirer ta boîte à mp désespérément vide ? Parce que vu ta tronche et ton QI, tu n'es pas prête de t'en trouver un de mec ...
- Je fais ce que je veux durant ma pause café madame mêle tout !

- Oh toi, ma grande, tu vas me parler meilleur, sinon ça va barder. De une, la pause café, c'est cinq minutes le matin, en milieu de matinée et pas quand ça te chante. De deux, ce n'est pas pour utiliser les ordinateurs de la bibliothèque. Tu n'as qu'à utiliser ton smartphone si vraiment tu veux glander, ce n'est pas mon problème. De trois, si je revois le moindre virus et que j'arrive à prouver que c'est toi qui nous les file dessus, j'encastre ta petite tête pleine de vide juste là, dans l'écran.
- Mais ...
- J'espère que j'ai été claire Marina ! Sur ce, je vais au pipi room, j'ai la vessie qui va exploser.

- Bon et tu le bouges ton gros cul de là ma grande ? Il y a des gens qui attendent à la réception.
- Gnagnagna ... C'est bon, je te le laisse ton pc tout pourri. Sale morue. Tu ne perds rien pour attendre !
- De quoi !!!

Depuis plusieurs semaines, j'étais une cocotte-minute et voilà, le couvercle venait de sauter. Je l'ai rattrapée fissa et je lui ai collé un bel aller-retour dans sa tronche.

- (en choeur) Ouais, bravo Sorena !
- Plus JAMAIS tu ne me traites de morue, c'est compris ?
- Non mais ça ne va pas la tête ? Ouin, je vais le dire à papa !!!
- Ouais ouais, vas-y seulement.

Après m'être soulagée la vessie, j'ai engagé la conversation avec ... moi-même.

- Alors, c'est qui la meilleure ?
- Bien joué Sorena, elle l'avait pas loupé celle-là.
- Merci merci, je sais, j'ai trop le swag. Booty Shake pour fêter ça !
- Ouais !

Shake your booty, booty, shake shake ! J'ai trop le swag !

- SORENA MASSOUF, DANS MON BUREAU, IMMÉDIATEMENT !!!

Ohoh, Marina avait bien pleuré chez papa. Je crois que je vais me faire passer un savon.

... j'ai retrouvé ma Nana enfermée dans la salle de bain. Malgré ses compétences, monsieur Martin a rappelé à ma femme les règles de professionnalisme et l'a mise sans ménagement à la porte. D'un côté, il fait une grosse erreur. Sans elle, je ne vois pas comment ils font faire pour gérer la base de donnée. Son remplaçant n'était pas encore formé. De l'autre, elle a quand même giflé sa collègue et j'aurais été le premier à lui faire la leçon si elle n'était pas aussi mal. Je l'ai rassurée. Mon salaire suffisait à nous faire vivre en attendant que bébé arrive. Elle retrouverait certainement du taf, j'en étais certain.

Pour la réconforter, je lui ai dit de se faire belle pour sortir ce soir. J'ai fait tout mon possible pour qu'elle oublie son ancien travail et Marina. Car elle n'avait qu'une envie : échafauder des plans pour la tuer. J'ai sorti le grand jeu : classe, romantisme et une rose cueillie discrètement chez Gigi la folle. A défaut d'une orange, je me suis dit qu'une rouge écarlate ferait l'affaire.

Nous sommes sortis à l'éruption solaire. Un vendredi soir, c'était évidemment animé ... par les vieux du coin. A croire qu'une maison de retraite avait élu domicile ici. Sans compter les jus-de-fruitisés portant un peu tout et n'importe quoi. Mais ma Nana, elle s'en fichait, elle n'avait d'yeux que pour moi et sans être pompette, bébé oblige.

Nous avons fini la journée sur une note parfaite. Sur la piste, en dansant sur "Love Me Tender" (notre chanson), nous avions l'impression qu'il n'y avait plus qu'elle et moi, le reste du monde avait disparu.

Une mauvaise nouvelle ne venant jamais seule, Vincenzo est passé à la maison pour annoncer que sa femme Gina, aka Gigi la folle, avait été internée dans l'unité gériatrique de l'hôpital de Sim City. Son Alzheimer avait dégénéré à une vitesse folle et il ne savait pas s'il lui restait beaucoup de temps parmi nous. D'un côté, on aurait pu être content. On n'avait plus à l'entendre crier jour et nuit après son chat, mais de l'autre, c'était triste. Vincenzo étant lui-même en mauvaise santé, un de ses petits-fils allait venir vivre avec lui pour l'accompagner dans ses vieux jours. Heureux de compter enfin quelqu'un de jeune dans le voisinage, ça va nous changer.

Les nouvelles ne pouvant pas être que mauvaises, nous avons eu nos lots de petits bonheurs à chérir les mois à venir. Nina avait décroché l'intérim dans ma boîte et comme promis, je l'ai invitée à dîner à la maison avant qu'elle ne commence son premier jour. Sorena était réticente mais c'était un des seuls moyens à ma disposition pour la rassurer sur la nouvelle secrétaire de la boîte. Quand j'ai dis à Nina que j'allais les laisser seule à seule pour papoter et faire connaissance, sa réaction a été ...

- (au secours, je crois que je vais mourir !!!)

Sorena, de son côté, a passé du temps à la détailler sous toutes les coutures.

Finalement, les choses ont été TRÈS facile.

- J'aime le orange et tu as les cheveux oranges, on est copines !
- Euh ... ouais, j'imagine ...

Nina a dû se dire que je vivais avec une folle.

Avec tous ces événements, j'avais oublié de vous parler de l'essentiel : le petit bouchon. Comme vous pouvez le voir, Sorena en est à 8 mois de grossesse. Tout se passe bien et notre bébé est ... tadadam ... roulement de tambour ... un garçon ! Le nom des Rousseau est perpétué, l'honneur est sauf. On peut s'arrêter là pour ma part, mais Sorena veut au moins en avoir deux, non négociable. Ce n'est pas moi qui me plaindrai du mode de fabrication.

Tout allait bien dans le meilleur des mondes.

Je crois que j'aurais pu changer une maxime et la renommer "Jamais 1 sans 2". J'avais perdu mon travail à mon tour juste avant que bouchon ne pointe le bout de son nez. Comment est-ce arrivé ? Oh un bête événement qui date de presque 6 mois ...

Vous vous souvenez de notre sortie à l'éruption solaire ? Si Sorena était restée sobre, il n'en était pas de même pour moi. Complètement jus-de-fruitisé au milieu de la nuit, j'ai fait le pitre et j'ai envoyé bouler la personne qui jouait sur scène pour chanter la sérénade à ma Nana. Je chante bien d'habitude, mais dans le coltard, le résultat fut plutôt affligeant.

Malheureusement pour moi, il s'avérait que cet homme était un riche client de Plénozas Industries et qu'il connaissait bien ma patronne. Si de mon côté, j'avais oublié l'incident, il ne m'a pas raté lorsqu'il m'a croisé dans les couloirs aujourd'hui ... Ma patronne m'a viré sans ménagement en me disant "Désolée Cédric, c'est un million de simflouz ou vous !"

Qu'allait dire Sorena ? ... Je n'osais pas rentrer. Je suis passé au Jus de crotale pour noyer mes problèmes. Et j'ai pris un verre ... un deuxième ... et puis euh, j'ai perdu le compte.

- Hey Cédric !
- Voui ?
- Enfin, tu sais que je te cherche depuis des heures ! Sorena m'a appelée, paniquée, en voyant que tu ne rentrais pas.
- Hein ? Ah voui, Sonana. J'me souviens main'ant.

- Houla mon pauvre, mais t'es complètement jus-de-fruitisé !
- Moi ? Meuh nan, hihi. Juste un petit pneu. Servez un verre à la d'moiselle !
- Euh sans alcool pour moi merci. Qu'est-ce qu'il se passe Cédric ? Ça ne te ressemble pas ça ...
- J'pas envie de par...pa...ler !
- Mais si ! Allez, viens on va s'asseoir là-bas tranquillement. Non non non ! Sans ton verre, je crois que tu as déjà bien assez bu.

- Bon alors, c'est quoi le problème ? C'est l'arrivée du bébé ? Tu sais, c'est normal d'avoir peur.
- Nan, c'pas ça ... Z'ai peeeeeeeeeeerdu mon traaaavail.
- Quoi ?!? Mais ?
- Hé vouais, le zérieux et g'til Cédric, a plus travail, pfouf disparu !

- Tu con- euh comprends, z'veux pas rentrer.
- Mais enfin Cédric, il faut le dire à Sorena.
- Nan-NAN ! Elle doit j'mais savoir.
- Je ne suis pas sûre que lui cacher soit la solution ...
- Euh, z'va Nina ?
- Oui oui, ça va, j'ai juste un peu la nausée ...

- Moi, z'ai j'mais la nausée, même quand z'ai bu, hihi. Z'il y'a kek'choz qui va pas, tu peux TOUT m'dire, j'suis un vrai tombeur ... euh z'ai plus c'ment qu'on dit.
- Une vraie TOMBE Cédric ... Oh, juste des soucis à la maison. Vivement que je déménage.
- Zi Don, il t'fait du mal, moi j'lui casse la tête ! J'vais t'suite s'tu veux !
- Non non, t'inquiète pas, il ne me fera jamais plus rien. Bon, je te ramène à la maison.
- Z'peux conduire.
- Sûrement pas !

- 'Tends Nana, tiens c'pour toi !
- Euh, tu la sors d'où cette rose ?
- Z'ai pas, fait Pfiouf, magie !
- Euh et en quel honneur ?
- Pour la d'zième plus zolie nana d'ma vie.
- ... faut vraiment que je te reconduise chez toi ... ça ne va plus là ...

- Euh Cédric, tu me fais mal là, tu serres fort.
- T'vas voir ! Sonana et moi, on va t'trouver un z'hom, un vrai, pour z'occuper d'toi.
- Je n'ai pas besoin d'hommes, j'en veux plus ... plus jamais.

Ce que je ne savais pas, c'était que Nina venait de découvrir qu'elle était enceinte ... de 6 mois ! Et de Don. Elle avait fait un déni de grossesse. Comme elle prenait la pilule, elle était loin de s'imaginer que ça aurait pu lui arriver. Sous le choc, elle avait quitté très vite l'hôpital, sans même entendre le sexe de son bébé. Moi, de mon côté, j'allais avoir d'autres problèmes ...

Parce qu'un mec complètement saoul n'est jamais très discret pour rentrer chez lui. Sorena m'attendait déjà, une rouleau à tarte dans la main. Elle avait l'air furax, à en juger par le nombre de tarte qu'il y avait dans le frigo.

Je ne me souviens plus trop de ce qu'elle m'a dit par contre, mais elle a dû hurler, ça c'est sûr. Tout ce dont je me souviens, c'est qu'elle m'a envoyé sans ménagement dormir, sans même me laisser lui expliquer quoique ce soit. Enfin ... les explications tomberaient bien assez tôt de toute façon.

Mon papa, il a eu une sacrée gueule de bois. Il a passé une bonne partie de la matinée dans son lit mais ça n'a pas suffit à le retaper. Ou alors, il le savait bien mais il a préféré éviter la mère dragon.

Il avait raison parce qu'à peine levé et posé devant les dessinimé, elle est venue lui demander des comptes. Mon papa, c'est le meilleur. Il est resté tout posé, calme et super positif. Comme quoi c'était pas un drame de perdre son job et que de toute façon, il détestait cette boîte, qu'il avait envie de trouver sa voie.

Ben voilà, maman, elle n'a pas eu le même point de vue. Je crois qu'elle a traité papa de bon à rien, mais c'était pas ce mot-là qu'elle a employé. Elle n'avait plus confiance, il l'avait déçue, pauvre papa. Pour une fois, il s'est mis en colère aussi et lui a dit sa façon de penser. Super ... à peine arrivé que mes parents semblaient au bord du divorce.

De son côté, papa s'est mis à réfléchir à ce qu'il voulait vraiment faire de sa vie. Parce que vivre enfermé dans un bureau, c'était pas son truc finalement. Il avait besoin de se sentir vivre.

En attendant de trouver sa voie, il n'a pas perdu de temps. Il s'est inscrit sur Sims Emploi et dans diverses agences intérims. Tous les petits boulots étaient bons à prendre. Le jour-même, un éditeur l'a appelé pour remplacer quelqu'un dans les ressources humaines. Je ne sais pas à quoi ça sert, mais ça avait l'air important comme truc.

Puis, il est parti se vider la tête en faisant du ... yoking ? Euh Joking ? Enfin, j'sais plus trop quoi. Faut pas m'en vouloir, j'suis encore trop petit pour capter les mots compliqués.

Maman, de son côté, s'est mise à faire des gâteaux. Parce que ma maman, elle cuisine super bien. En tout cas, ce que je reçois dans le cordon ombilical, c'est super bon.

Ouais, super ! Gâteau au chocolat ! C'est déjà mon préféré. A table !

Papa, lui, il n'en a pas voulu. Tant pis pour lui, ça en faisait plus pour nous. Il est resté devant les infos. Paraît que des astronautes ont rencontré des ekstramachinchose sur Sixam. J'sais pas trop où c'est là-bas, mais aux infos, ils avaient l'air surexcités.

Vu que papa et maman se faisaient encore la tête, j'm'en suis mêlé. Il était temps que je sorte de là pour mettre de l'ordre dans cette maison. Faut tout faire ici ! Maman, elle a commencé à jurer comme un charretier tellement que ça lui faisait mal. Puis, comme j'arrivais pas trop à bouger avec cette piscine autour de moi, j'ai retiré le bouchon et j'ai vidé l'eau, c'était plus facile quand même.

Quand maman a dit à papa que j'allais arriver, il était super content. Il a fait la vaisselle en speed et il avait un grand sourire aux lèvres. Ça faisait du bien de le voir comme ça.

Après des heures de travail, j'ai pointé le bout de mon nez et me voici : Damien Emilien Rousseau. Emilien, je trouve ça trop moche, mais parait que c'était le nom du papy de mon papa. Heureusement, Damien, ça le faisait trop ! Un vrai prénom de bogoss. En plus, j'étais tout chocolat et le chocolat, c'est trop bon.

Maman était trop heureuse de pouvoir bouger à nouveau sans son gros ventre de baleine à bosse. Alors, elle a sauté sur papa. Ils ont fait des trucs dans le lit, j'ai TOUT vu. C'était trop beurk. Hors de question que je fasse ça plus tard, oh non. Je crois que je ne vais pas rester le seul bébé bien longtemps ...

La vie de bébé, c'est super dur en fait. J'aurais mieux fait de rester où j'étais finalement. Ce qui est dur, c'est de savoir que papa dort dans le canapé ... et de ma faute en plus. J'ai quelques semaines et j'arrive déjà à lui mener la vie dure, j'suis trop fort !

Hey, faut pas m'en vouloir. A part dormir, y'a pas beaucoup d'occupation. Vivement que je sois plus grand pour faire pleins de bêtises !

Alors, en attendant, je hurle à la mort dès que papa et maman veulent dormir. Je m'arrange toujours pour avoir faim ou pour faire popo à ce moment-là. Papa m'a d'ailleurs surnommé "le petit paquet puant".

Papa, il est trop crevé et il a mal au dos. Le canapé, ce n'est pas le top confort. Il a les yeux tellement explosés qu'on le regarde de travers quand il travaille pour ses petits jobs.

Maman, elle fait tout le temps la sieste. Dès que je dors, elle fait pareil. Vaut mieux d'ailleurs, sinon elle n'arrête pas de râler comme quoi "Ouais, qu'on ne vienne plus me dire qu'allaiter, ça fait fondre les kilos comme neige au soleil. Mon œil oui ! J'ai l'impression d'être un cachalot sur pattes !". Moi, je dis que maman, elle devrait freiner les gâteaux au chocolat, ça aiderait vachement.

Ça m'arrive d'être mignon aussi. Histoire de faire mieux passer la pilule. Avec maman, je fais mon plus beau sourire et ça marche à chaque fois. Par contre, j'vais me méfier parce qu'elle a dit qu'elle va me manger mes petits pieds. Non mais ça ne va pas la tête ?!?

Avec mon papa, c'est la super éclate. Il a toujours des trucs marrants pour me faire rire aux éclats. Il me chatouille et puis, avec lui, je fais l'avion, c'est TROP cool !

Mes parents n'étaient pas les seuls à avoir des soucis parentaux. L'amie de papa, Nina, n'avait toujours pas digéré son déni de grossesse. Elle préparait son déménagement pour une maison pas très loin de chez nous, dans le même quartier.

- Hey, ça va poulette ? Poulette ?
- Tu veux bien arrêter de m'appeler poulette ou je t'en colle une où je pense !
- Oh hé, ça va. Tu faisais moins ta mijaurée il y a quelque mois.

- Tu vois tout ça ? Bah tu peux faire une croix DEFINITIVE dessus ! Et j'me casse d'ici, je t'ai assez vu.
- Boh, de toute façon, t'as pris fameusement du boule et du ventre. Faudrait que tu fasses un petit régime avant que je veuille y regoûter.

- Ecoute-moi bien Don Juan à la C** ! Tu me parles autrement déjà, j'suis pas ton chien !
- Héhé, mais calme-toi ...
- J'suis TRES calme ! Deuxio, si j'ai grossi, c'est de ta faute. J'suis en cloque ! Ouais, t'as bien entendu !
- T'es sûr qu'il est de moi au moins ?
- Hors de ma vue, avant que je te castre !!!

La belle Nina est venue habiter presqu'en face de chez nous, dans une jolie maison moderne.

Papa l'a aidée pour emménager, placer les meubles, toussa toussa. Elle est TROP belle. Quand j'aurai grandi, je la demanderai en mariage, je m'occuperai d'elle à coups de câlins et je jouerai avec son bébé. On aura le même âge, trop bien !

Elle en a profité pour lui annoncer The Big Important News.

- Au fait Cédric, je ne sais pas comment de te dire ça mais ...
- Euh oui ? ...
- En fait euh ... je suis enceinte voilà ... de 6 mois. Je l'ai appris il n'y a pas si longtemps que ça, je l'ignorais. Et c'est Don le père.
- waw ... Je ne sais pas quoi dire là. Tu en as parlé avec Don ?
- Il est au courant et ça s'arrête là. De toute façon, il ne viendra certainement plus m'embêter.

En plus d'être TROP belle, Nina, elle était intelligemment machiavélique ! Une VRAIE femme quoi. Lors du mariage de sa soeur avec Michael Galantome, elle a pas mal cogité. Et elle a trouvé l'arme parfaite dans le jardin même de Jocaste, la belle-maman de Dina.

L'arme, c'était Marguerite, la plante vache carnivore qui gardait le jardin de Madame Galantome.

- Hey toi, la vachette, faut qu'on cause.
- Grmbl ?
- Et ne t'avise pas de me manger ma vieille. Tu vois le mec là, sur la photo ? Si tu es sage avec moi, ça sera ton repas, d'accord Marguerite ?
- Grmbl ! <3
- C'est bien, tu es une bonne vachette !

Par contre, il lui fallait une complice, et elle était toute désignée : Dina. Elle devait inviter Don chez elle et mine de rien, le laisser près de la vachette.

- Don, je reviens, j'ai un appel important à passer.
- T'inquiète, je t'attends sur la terrasse.
- Grmbl.
- Euh salut toi. Tu veux m'offrir une part de gâteau ? Attends, je vais faire quelques pompes avant, je tiens à ma ligne moi.

Le plan de Nina avait marché à la perfection. Ou presque. La plante l'avait recraché mais j'crois qu'il embêtera plus jamais les Caliente. Moi, j'ai retenu deux morales à cette histoire. 1 : ne jamais faire de mal à une femme, sinon elle échafaude des plans machiavéliques pour se venger. 2 : ne jamais faire de bêtises dans le jardin des Galantome quand je serai gamin. Pas envie de nourrir Marguerite.

Papa était trop mort de rire. Ça lui remontait un peu le moral au moins, parce que mon papa, ça n'allait pas très fort pour le moment.

- Au fait, Sorena et toi, avec le bébé, ça se passe bien ?
- Oh, nuits blanches, pleurs, ... La routine d'un parent. Je suis mort, je donnerais n'importe quoi pour dormir.
- Si vous voulez, je peux le garder pour que vous vous reposiez.

Oh oui, chouette !!!

- C'est gentil mais ... je crois que ... je ne sais pas, Sorena est très distante.
- C'est la fatigue, ça va passer, ne t'inquiète pas.

Faut dire que papa, il s'en fait beaucoup depuis que le petit-fils de Vincenzo s'est installé avec lui. Paolo qu'il s'appelle. Maman n'arrête pas d'en parler. Paolo par-ci, Paolo par-là. Je ne l'ai encore jamais vu lui, mais apparemment, "il est monté comme un dieu grec". Et comme maman ne regarde jamais un autre homme d'habitude, papa se pose des questions.

- Oui, tu as sans doute raison. Je dois rentrer.
- Merci pour tout Cédric.
- Non, c'est moi qui te remercie.

Pff, il a trop de la chance, il peut lui faire un bisou mon papa. Moi aussi j'en veux, plein plein plein !

Après que papa soit parti, Nina s'est rendue compte que son bébé commençait à se voir. Elle avait un ventre tout rond et tout mignon. Elle aussi allait goûter bientôt aux joies de devenir parent. Et ça n'allait pas être de la tarte.

Entre papa et maman, ce n'était pas la joie. Ils se faisaient tout le temps la tête. Vivement que je grandisse pour mettre de l'ordre dans tout ça !

L'objet de la discorde, c'était cet homme. Paolo. Enfin, je voyais à quoi il ressemblait celui-là. J'sais pas ce que veut dire "monté comme un dieu grec", mais ouais, ça devait être à peu près ça. Grand, musclé, ténébreux.

Quand il venait pour donner des nouvelles de Gigi et Vincenzo, maman n'avait d'yeux que pour lui. Mouais. Papa aussi il est grand et musclé. J'vois pas ce qu'il a de plus c'lui-là. Je l'aime pas du tout, j'le trouve louche.

Mon futur copain de jeu allait lui aussi pointer le bout de son nez. Nina allait bientôt accoucher. On ne voyait que ça. Papa devait se dire pareil que moi. Quoique ... j'sais pas s'il avait les yeux rivés sur son ventre ou sur son nouveau bonnet triple H.

Tout ne s'est pas passé comme prévu et Nina a dû subir une césarienne. Et c'est ainsi qu'ELLE est arrivée. Oui, parce que c'est une fille. Pff ... Même pas drôle. Les filles, c'est trop nul. Ça pleure tout le temps et ça fait que jouer à la poupée.

Elle qui avait une peur bleue d'être maman, elle est tombée en adoration devant sa fille. Elle l'a appelée Mina.

Avec l'aide de papa, ils ont aménagé un coin dans la chambre rien que pour elle. Papa et maman lui ont offert un gros lapin violet. A croire que c'était prédestiné. Parce que Mina et les lapins, bah ça va être une grande histoire d'amour.

La maternité a métamorphé Nina. Elle s'est mise à la pâtisserie à ces heures perdues et a décroché un job comme mixologue. Ça consiste à servir des jus de fruits aux gens. Pff, comme s'ils savaient pas se servir touts seuls ... Elle accompagne papa en jog-machin chose, histoire de rattraper sa taille de guêpe et son potentiel séduction. 'Fin moi j'dis qu'elle est canon, kilo en trop ou non.

Elle a également fait le tri dans ses relations. Elle a définitivement coupé contact avec Don et avec Katrina, sa mère. Elle passe toujours autant de temps avec sa sœur et ça ne risque pas de changer : elle va être tata. Dina attend elle aussi non pas un, mais trois bébés. Un vrai babiboom ! Les adultes doivent avoir vachement de temps libre pour faire autant de trucs bizarres sous la couette.

Les mois passant, Nina a décidé de donner de nouveau une chance aux hommes. Elle voit souvent un certain Mitchell, et ça, ça ne me plaît pas du tout. Nina, c'est ma future femme, j'vous l'rappelle hein. Ça ne plaît pas à papa non plus d'ailleurs. Après l'épisode Don Lothario, il passe au crible le moindre mec qui l'approche, comme le ferait un grand frère.

Il était temps pour nous de grandir, histoire de mettre notre grain de sel dans la vie de nos parents. Mina était devenue une petite fille toute douce et toute gentille. Elle passait pas mal de temps chez nous après l'école et elle collait à mort mon papa. J'crois qu'elle est amoureuse.

Elle était assez cool pour une fille. Elle adore dessiner mais son rêve, c'est de faire de la musique. Elle chante super bien. Elle est bizarre par contre, parce qu'elle m'a dit que Pinpin, bah en fait, il est vivant et il lui parle. C'est c'la oui ... Sinon, Nina avait de la chance, elle était plutôt sage, mais ça lui arrivait parfois de faire des caprices. Une vraie fille quoi.

Et moi ? Qu'est-ce que j'vous avais dis : Damien, c'est un vrai prénom de beau gosse. Au départ, j'étais triste parce que j'ai dû me coltiner des lunettes sur la tronche. Mais paraît que les geeks maintenant, c'est trop sexy. Alors j'suis content de les porter mes lunettes.

J'ai l'air studieux hein ? J'fais des efforts parce que plus tard, je veux devenir un grand architecte. Mais à l'école, j'suis pas toujours attentif. Du coup, je rentre furax avec des punitions de la maîtresse. Mon carnet est rempli de mots : "trop bavard", "insolent", ... Papa et maman ne savent plus quoi faire de moi. Pour me faire pardonner, je fais le pitre et des câlins. J'adore faire des câlins, c'trop bien.

Lorsque j'ai grandi, j'me suis dit que chez papa et maman, bah ça donnerait ça. Les couvertures qui remuent, les petits cœurs, toussa toussa.

Bah en fait, non. Ils n'arrêtent pas de se friter. Alors, pour me consoler, j'mange du gâteau au chocolat. Ça évite à maman de tout engloutir. Pour le moment, elle ne pense qu'à ça. "Ce sont des envies de femme enceinte Choubidou, tu ne peux pas comprendre". Eh oui, ma maman était enceinte. Je sais pas ce qui était le pire. Les humeurs de maman ? Ou le fait que j'allais avoir une petite sœur ? Pff, mais où sont les garçons, sérieux ...

Mais j'ai un plan. Dès qu'elle sera née, je vais l'hypnotiser pour qu'elle joue aux voitures avec moi. 'Fin, déjà si elle pouvait arriver, ce serait trop bien. Peut-être que ça réconcilierait les parents pour de bon.

C'était TROP la loose. Je m'étais encore fait punir à l'école. Pourtant, j'avais rien fait de mal cette fois-ci.

- Bah alors Dam's ? Tu te traînes aujourd'hui. D'habitude, je dois te courir après tellement tu marches vite.
- J'ai PÔ envie de rentrer.
- En même temps, si tu arrêtais un peu les bêtises aussi.
- Mais j'ai rien fait euh !

- Dis, je peux aller chez toi un petit peu avant de rentrer ?
- Mais je ne peux pas Dam's. Avec maman, on va voir tatie Dina à la maternité. Les triplés sont arrivés hier soir.
- Pff ...
- Bon bah, bisous Dam's. Je te souhaite bon courage avec la dragonne.

Du coup, j'ai sorti un de mes supers pouvoirs : je prends mon air le plus triste pour rentrer et je fais le mignon. Maman était occupée sur son ordinateur. Elle s'était lancée comme indépendante et réalisait des sites internet à la demande des clients. Elle avait le sourire, c'était plutôt bon signe.

- Coucou mon choubidou ! Alors, l'école ?
- Coucou m'man ...
- Houla Choubidou, c'est quoi cette tête ?

- Zéro à ton devoir de français ? Mais enfin Damien ! Comment ça se fait ?
- Je ne sais pas moi ...
- Et en plus, j'ai un mot de la maîtresse ... "Hors sujet" ... "lecture complètement inadaptée pour son âge" ... Dis-moi, quel livre tu as présenté à ta classe aujourd'hui ?

- Boh, un truc bizarre qui parle d'un mec et d'une nana qui font des trucs TROP bizarres sous la couette. 50 nuances de machin-chose.
- QUEWAH ? Houla, je crois que j'ai besoin de m'asseoir. Ah non, je suis déjà assise.

Je crois que j'ai dû faire une grosse bêtise finalement, parce que maman, elle s'est levée, elle est sortie et elle a hurlé TRÈS TRÈS fort dehors. Après, elle est rentrée.

- Enfin choubidou, qu'est-ce qui t'a pris de choisir ce livre ?
- Bah on devait traiter du cycle de la vie, toussa toussa.
- Je ne vois pas le rapport là. Tu ne sais même pas ce qu'est le crac-crac !
- Bah c'est bien comme ça qu'on fait les bébés non ?
- Euh ... mais comment tu sais ça toi ? Non non, ne dis rien, je ne veux pas savoir ...

- J'ai ... J'ai fait une bêtise M'man ?
- Oui et une bien grosse comme il faut. Tu n'es pas le fils de ton père pour rien toi ...

Bon, c'est le moment de sortir mes supers pouvoirs de mignonnitude.

- Je suis désolée môman ...

- Allez, viens faire un câlin mon choubidou. Mais il faut me promettre de ne plus recommencer.
- C'est promis M'man.

Pour punition, j'étais de corvée de vaisselle durant une semaine. Souris Dam's, souris.

Maman a vraiment dû en être toute retournée de c'te histoire parce que le lendemain matin, elle avait perdu les eaux. Elle avait laissé des traces PARTOUT dans la cuisine, c'était dégoûtant !

Il y a même eu les pompiers, toussa toussa à la maison. Ma sœur est arrivée tellement vite qu'elle n'a même pas eu le temps d'aller à l'hôpital.

C'est donc dans la précipitation qu'est arrivée cette ... chose ... Émilie qu'elle s'appelle. Elle ressemble pas mal à papa, mais elle a les cheveux noirs et les yeux de m'man apparemment.

Dès que je suis rentré de l'école, j'suis allé la voir. L'opération hypnotisme était en marche.

- Regarde cette montre attentivement. A 3, tu aimeras les voitures, tu aimeras les voitures !
- Bwahbwahba !

Nom de nom, ma soeur était un lapin crétin ! Au secours !

On dit bien souvent que lorsqu'une personne naît, une autre meurt. Bah là, ma sœur, elle devait être une fameuse psychopathe car il y a eu deux morts ! Oui, deux ! Paolo était venu apprendre la mauvaise nouvelle aux parents.

- Hmm alors, Gina Ricci, atteinte d'Alzheimer, maîtresse de Roger le chat, mort jeté dans le puits par les gosses du coin. Femme de Vincenzo Ricci. Cause du décès : tentative de crac-crac fatale. Bah oui, monsieur Ricci faut pas venir pleurer, vous êtes trop vieux pour ça !

La mort est restée dans le coin du coup, parce qu'elle en avait un autre sur sa liste : le pauvre Vincenzo a suivi sa femme le lendemain, mort de chagrin. Paraîtrait même qu'elle a tapé la discussion à Paolo.

- Salut, moi c'est la mort. Ça gaze ?
- Madre di Dio !

Quel baratineur ce Paolo. 'Fin, moi j'ai retenu deux morales à c'te histoire. De un, le crac-crac, ça peut être dangereux. De deux, baratiner, ça plaît vachement aux filles. Faudrait que j'essaie ...

- Dis papa ?
- Oui Dam's ?
- Tu crois que Nina elle m'kifferait si j'lui racontais des cracs, comme Paolo y fait ?
- ? Mouhahaha !!!
- Non mais sérieux, vous êtes bien pareil tous les deux. J'espère bien qu’Émilie me ressemblera tiens ... Je me sentirai moins seule.

- Dites, je peux sortir jouer au parc avec Mina aujourd'hui ? S'il vous plaît ?
- Allez, c'est oui, mais pas de bêtises !
- PROOOOOOOMIS !

J'ai retrouvé Mina au parc pour nos séances jeu du samedi après-midi.

- Commandant Rousseau, nous sommes en approche de Sixam !
- Très bien amiral Caliente ! Tenez-vous prête pour l'aterrissage !

- Qu'allons-nous trouver là-bas commandant ?
- Je ne sais pas mon p'tit, tracassez-vous pas. Vous êtes en sécurité avec moi !

- Amiral Caliente, où êtes-vous ? J'ai besoin de vous là !
- Euh oui, mais moi je dois aller au pipi-room. Hiiiiii.

Je les aime mes parents quand même. S'ils m'avaient refusé d'aller au parc, jamais je n'aurais accompagné Mina ce jour-là pour voir ses cousins chez sa tata à Willow Creek. Et jamais je n'aurais croisé cette petite brune à la robe bleue en rentrant chez moi. Waw ... J'crois que ... holala ... Finalement, j'crois que j'ai trouvé la fille avec qui j'ai envie de faire pleins de bébés !

J'ai tellement ri

Je devais définitivement avoir les gênes de papa parce que j'avais réussi à ramener la jolie petite brune à la maison. Par contre, notre premier rencard commençait mal. Il y avait des vieux devant chez nous qui se sont mis à me faire de grands signes, alors que j'les connaissais même pô. Axelle va croire que je vis dans un quartier de dingue. Pff, elle ne voudra JAMAIS revenir !

Une chance, elle était TROP cool Axelle. Elle a accepté de boire un dernier p'tit verre de lait chez moi. Avec un peu de chance, j'pourrai conclure !

- M'man ! J'suis rentré
- Coucou mon choubidou !
- J'ai ramené une coupine !!! Je te présente Axelle ! Allez entre ! On ne va pas te manger.
- D'acc..D'accord ...
- Fais comme chez toi !

- Bonjour Madame.
- Bonjour, tu me plais bien toi. Tu es polie. Choubidou, elle est nouvelle non ?
- Voui, elle vient de s'installer à Sim City !
- Tes parents savent que tu es ici au moins ? - Hmm o...oui ... Ils viendront me rechercher.
- Tant mieux alors.

Axelle, elle est vraiment TROP cool. Elle est SUPER gentille et toute douce, comme Mina. Elles allaient certainement bien s'entendre ! Elle m'a raconté que ses parents étaient venus dans la région pour se rapprocher du nouvel hôpital. Il paraît qu'ils ont pleins d'innovations pour soigner les cœurs malades. Parce qu'Axelle, bah elle a son petit cœur qui est tout blessé. C'pour ça qu'elle est toute pâlotte et toute frêle. Mais moi j'm'en fiche, elle est trop ... waw quoi, cœur malade ou non. J'me suis promis de prendre soin d'elle et de soigner son petit cœur !

Tout se passait à merveille jusqu'à ce que papa se lève. Bah oui, il se lève tard parce qu'il travaille de nuit mon papa, comme gardien de nuit. Il doit surveiller des trucs sur des écrans de surveillance, toussa toussa. 'Fin, mon papa, il m'a TROP mis la honte.

- Salut Dam's. Oh ... bonjour toi, je ne te connais pas.
- Bonjour monsieur, je m'appelle Axelle !
- Appelle-moi Cédric, pas monsieur. Héhé, dis donc Dam's, tu as bon goût. Tu les collectionnes les jolies filles.
- Ah bon ?
- Mais papa !!! C'pas vrai d'abord, faut pas l'écouter. Viens Axelle, on va jouer dans ma tente.

Grâce à mon pôpa chéri, j'crois que c'est râpé pour le petit bisou dans mon tipi ... Zut alors ...

J'ai bien fait de décamper, parce que Nina, maman et papa avaient des conversations d'adultes. Et moi, j'aime pas trop ça. Ce que j'aime par contre, c'est que je vais dormir chez elle. Demain, elle nous conduit Mina et moi pour notre sortie scolaire au musée. Parce que papa, il travaille ce soir et maman, bah elle est de sortie "avec une copine". Je n'étais même pas au courant que m'man, elle pouvait en avoir une.

- Tu es sûre que ça ne te dérange pas de garder Dam's ce soir ?
- Mais pas du tout voyons.
- Je suis inquiète ...
- C'est un amour ! Je vais le chouchouter. Il ne va pas bouger, vous allez voir.
- Ça sent le brownie au chocolat ça, ahah

- Comment tu as deviné ?
- Je commence à connaître tes trucs de sorcière.
- Je devrais trouver autre chose que les brownies quand même, ça me sape tout mon régime. Je ne sais plus quoi faire pour raffermir mon ventre.
- C'est simple, éradiquer le sucre et faire des exercices ciblés. Tu vas voir, tu pourras remettre sans souci ton bikini cet été.
- Waw ... Tu sais que tu ferais un bon coach sportif Céd ?

- hop hop hop, une minute. Ne va pas lui mettre ce genre d'idées dans la tête.
- Mais je ... Il est doué pour ça c'est tout, il pourrait en faire son métier.
- Hors de question, ce n'est pas avec ça qu'on paie les factures. Si toi, tu t'épanouis en servant de l'alcool à des mecs bourrés dans un bar et à délaisser ta fille qui a toujours le nez ici, c'est TON problème.
- D'accord ... Je vous laisse. Tu m'envoies Damien quand il est prêt Céd ?
- Attends, Nina !

- Nina ... Oh mais ne pleure pas ...
- Je suis une mauvaise mère ...
- Mais non voyons ! Mina est super heureuse avec toi ! Je t'interdis de dire ça. Je suis vraiment désolé pour Sorena, elle est ...
- Ce n'est pas grave. On se voit plus tard d'accord ? J'ai besoin d'être seule ...

- Sorena ... Il faut qu'on parle.
- Ohla, je n'aime pas cette phrase ...
- Sincèrement Sorena, je n'en ai rien à carrer que tu aimes ou pas. Ce n'est vraiment plus possible là ... Soit on fait quelque chose pour notre couple ET pour tes sautes d'humeur, soit tu ne changes rien et sincèrement, je ne reste pas ... A toi de voir ...

Après avoir eu un bisou d'Axelle ... Oh j'vous voir v'nir. Et non, c'était juste sur la joue, mais j'ai eu MON bisou quand même. Qu'est-ce que j'disais moi ? Ah oui, après qu'Axelle soit partie, j'ai préparé mes affaires et je suis allé chez Nina. Mina m'a sauté dessus direct.

- Dam's !!! J'ai UN TRUCS à te raconter.
- Ça tombe bien, moi aussi !

- Dis-moi, il s'est passé quoi chez tes parents ? Ma maman est revenue en pleurant ...
- Ah bon ? J'sais pas moi, j'étais entrain de jouer dehors.
- Ah d'accord ... Hey, au fait, faut que j'te raconte !!! J'ai trouvé MA future guitare.

- Hier, maman m'a emmenée à Magnolia Promenade.
- Rho la chance !
- Ouuuui, c'est super joli. La vue qu'on avait sur le canal et tout et tout !

Et puis, il y avait pleins de magasins et de tout ! Et puis, je suis tombée sur une boutique super sympa avec pleins de trucs mignons à l'intérieur. Maman était venue pour m'acheter de nouveaux vêtements, mais tu me connais. J'ai râlé pour qu'on fasse au moins un tour.

- Et là, je l'ai vue. MA guitare !!! Elle est super mignonne, toute rose avec un lapin dessus !
- Non ?
- Si !!! Un signe du destin !
- Alors, tu as une guitare ? Trop cool !

- Bah non en fait, maman, elle était triste et puis, elle m'a dit qu'elle n'avait pas les moyens de me l'acheter, que c'était trop cher. Alors, dès que je serai assez grande, j'irai travailler pour pouvoir me la payer. Comme ça, maman, elle ne sera plus triste.

- Et toi, tu avais quoi à me raconter ?
- Tiens-toi bien ! Mais tu ne vas pas te fâcher hein ?
- Euh non, pourquoi ? Je devrais ?
- J'vais rompre avec ta maman.
- Hein ?
- Oui ! Parce que j'ai rencontré ma future femme !
- HEIN ? Euh, j'ai raté un épisode moi. Il faut que tu me racontes ça.

Du coup, on est rentré pour manger des brownies et je lui ai tout raconté. Elle avait l'air contente pour moi. Après, on a consulté le plan des salles du musée pour planifier notre visite de demain. La maîtresse nous donnait quartier libre, autant dire qu'on allait bien en profiter. 'Fin surtout Mina. Les musées, c'tait son truc. Moi, bof bof quoi.

Le lendemain matin, ce fut dur. On n'avait pas tellement dormi, on a papoté jusqu'à pas d'heures.

- Ah bah, y'a des courageux qui ont emmenés des devoirs ... 'sont fous ...
- Hey, dis-moi, elle est où Axelle ?
- Elle ne viendra pas, elle allait à l'hôpital rencontrer un monsieur qui soigne les cœurs blessés.
- Oh dommage, j'aurais bien aimé la voir. Bon, on commence par CETTE salle !
- Ok, j'te suis !

- Hey Sorena !
- Oh Paolo, mais que ... qu'est-ce que tu fais ici ?
- Mon journal couvre la nouvelle exposition. Je prépare mon article.
- D'accord, quelle ... quelle surprise ...
- Qu'est-ce qui t'amène ?
- Je viens de rencontrer le conservateur. Il veut une nouvelle version du site web du musée. Je dois rentrer ...
- Attends Sorena, nous devons parler ... de ce qu'il s'est passé hier soir ...

- Hey Mina !!! Viens voir !!! Y'a un truc qui va te plaire !

- Qu'est-ce que je te disais ! Les lapins, c'est top tendance. Il est trop chou le tableau, hiiiiiiii. Tu crois qu'il coûte cher ?
- Bah s'il est au musée, j'pense bien.
- Tu me prends en photo devant dis ?

- Voilà miss ! Viens, on va faire une photo tous les deux !
- (en chœur) CHEEEEEEESE !

- Ahah, on est TROP des beaux gosses, t'as vu ?
- Oh dis donc, regarde derrière nous, sur la photo ... il y a ta maman avec un monsieur ...
- Hein ? Mais ...

What the F ! Qu'est-ce que m'man et Paolo faisaient au musée ?

- Je me demande ce qu'ils font ...
- Viens, on va jouer aux espions !

De cet épisode au musée, j'en ai tiré 2 morales. Premièrement, rester dans son lit au dodo quand votre instinct vous dit que ça va être une TRÈS mauvaise journée. Deuxièmement, ne JAMAIS espionner des adultes, parce qu'on ne découvre jamais rien de plaisant. Regardez-moi ça ... Et vas-y que je montre mes muscles ... Et vas-y que je fais la belle devant le dieu grec ... Pff... Sérieux maman !!!

- Ohlala, j'crois qu'on devrait partir Mina.
- Mais non, c'est rigolo ! Chut, j'entends pas ce qu'ils s'disent !

- Sorena, Mi amore ...

Comment ça "Mi amore" ? Non mais il se prend pour qui lui ?

- Écoute Paolo ... Hier, c'était ... j'ai fait une très grosse erreur, d'accord.
- Une erreur, tu es sûre ?
- Je suis mariée Paolo.
- Voilà toute la nuance. Tu aurais dû me dire "j'aime mon mari", mais ce n'est plus le cas, n'est-ce pas ?
- Je ... Oh non Paolo, pas ici ...

- Quoi, qu'est-ce qu'ils font ?
- Ohlala, j'crois que tu avais raison ... C'est ... NON, ne regarde pas Dam's !!!

La seule chose qui est venue dans mon esprit c'est ... mais WHAT THE F !!! Mais oh, décolle-toi de ma maman et tout de suite !!! Mais c'est qu'elle en redemande en plus, c'est dégoûtant !

- Pff, puisque c'est comme ça, j'me casse.
- Mais ... reviens Damien !
- J'ai besoin de prendre l'air ...

Oh oui, j'avais besoin de prendre l'air ... parce que je ne voulais pas que Mina me voie pleurer toutes les larmes de mon corps. Je pleurais parce que mon papa, il ne méritait pas ça ... Et parce que je savais qu'immanquablement, Paolo deviendrait mon deuxième papa ... J'crois que je vais aller me recoucher ...

De retour à la maison, j'étais bien décidé à ne plus JAMAIS adresser la parole à ce qui me servait de maman ... J'étais trop vénère ...

- Coucou mon Choubidou, alors l'école ?
- ...
- Choubidou ? Ça sent la bêtise ça ...
- ...
- Oh hé, votre politesse monsieur Rousseau, elle est passée où ? Je veux un bonjour et tout de suite, sinon !

- Sinon quoi ? Tu vas me mettre de corvée de vaisselle ? Tenter de m'enfermer dans ma chambre, alors que tu sais très bien que je vais faire le mur ?
- Damien !
- Non toi tu m'écoutes ! Tu es gonflée de me punir pour mes bêtises alors que toi, tu n'es même pas capable de montrer l'exemple. Je t'ai vue au musée. Tu es trop une menteuse, je ne veux plus jamais te parler !
- Mais ...
- J'ai vu ce que tu as fait avec Paolo, je vais TOUT dire à papa !!!

Je me suis enfermé dans ... bah leur chambre en fait. Dans la mienne, il n'y a pas de verrou alors, c'pas pratique. J'étais bien décidé à attendre mon papa, même si Mina m'a dit qu'il valait mieux ne rien dire et ne pas trop s'en mêler. D'façon, j'avais le temps de cogiter, parce que mon papa, il rentrait assez tard. Même les jours où il bossait pas, il fuyait loin de la maison pour se vider la tête. Aujourd'hui, il était à la salle de gym et il a croisé Don, le papa de ma copine Mina.

- Hey vous là ! Ah non, c'est pas vous que je cherche.
- Euh, il n'y a pas de mal.
- Z'auriez pas vu un beau gosse, cheveux noirs, basanés dans le coin. Si jamais vous le voyez, faites-moi signe que je lui fasse sa fête ...

- Ahah, je comprends mieux pourquoi tu as mis une casquette et des lunettes de soleil. Tu es en mode camouflage toi.
- Ouf, une chance qu'elle est myope et qu'elle ne m'a pas regardé de plus près, sinon j'étais mort.
- Tes critères de sélection ont vachement diminué. Elle n'était pas terrible celle-là.
- Ne m'en parle pas ... Depuis Nina, plus moyen de me taper une nana potable. Elle m'a fait une réputation d'enfer auprès de toutes ses copines, tu le crois ça ?
- Excuse-moi d'être direct mais ... tu l'as bien cherché. Tu l'as mise enceinte quand même.
- Hé ho, ce n'est pas ma faute hein. Elle n'avait qu'à prendre ses précautions ...

- Non mais tu t'entends parler sérieux ! P*tain, prends tes responsabilités un peu.
- Mais ...
- D'ailleurs, en parlant de responsabilité, tu devrais aller voir ta fille.
- C'est ... c'est une fille ?
- Oui, elle s'appelle Mina et elle est super mignonne en plus. Elle te ressemble beaucoup. A défaut d'avoir ses parents ensemble, elle aurait bien besoin de son papa.
- Je ... je vais y réfléchir.

Vers 21h, papa est enfin rentré à la maison.

- Salut, je suis rentré.
- ...
- D'accord ... "bonsoir mon chéri, heureuse de te voir". Ça t'écorcherait de me répondre.
- Vous avez quoi aujourd'hui !!!
- Euh ... où il est Dam's. Il est déjà couché ?
- Non, MONSIEUR Damien est enfermé à double-tour dans notre chambre. Il refuse de me parler ...
- D'accord ... Bon, j'y vais.

- Dam's ? C'est papa, allez ouvre.
- Pff ...
- Bah alors, tu te punis tout seul maintenant ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Rien ...
- Je vois bien que si. Un ennui avec ta petite copine ?

Dans mon enfermement, j'en ai tiré deux morales. Premièrement, s'isoler, c'est super pratique pour réfléchir tranquillement. Deuxièmement, je me suis dit que Mina avait raison et qu'il y avait des trucs qu'il valait mieux ne pas dire.

- C'est juste que ... non rien, vraiment ...
- Hmm d'accord. Il est tard. Pyjama, bisous à maman et au dodo.
- Plus JAMAIS je ne ferais de bisous à maman !!!
- ?
- C'est trop une méchante, je ne veux plus jamais lui parler !

- Tu es certain que tu ne veux pas en parler.
- Non, y'a rien à dire ! Je ne lui parle plus c'tout !
- D'accord ... Si tu changes d'avis, tu viens me voir. Tu peux tout me dire.

Euh non papa, pas tout ...

- Ma crapule.
- Arrête papa, tu me sers TROP fort ! Dis, je peux aller dormir avec Mina ce soir. Je n'ai pas envie de rester seul ...
- Hmm, je vais voir ça avec sa maman.

Nina était vraiment trop cool parce qu'elle était d'accord. J'ai laissé mes parents tout seul, 'fin seul c'est façon d'parler. Il y avait la terreur à quatre pattes qui dormait dans son berceau. Mon petit doigt me disait que ça allait être tendu du slip.

- Ah enfin, tu es sorti ... mais où il va là ?
- Il va dormir avec Mina, il était pas en forme.
- Et tu l'as laissé partir comme ça, sans me demander mon avis. Depuis quand Nina est SA mère.

- Non mais tu t'entends ... D'ailleurs, on va parler tous les deux ... Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Damien ?
- Euh ... c'est-à-dire ? Il t'a dit quelque chose ? Hmm hmm
- Non, il n'a rien voulu dire, à part qu'il ne veut plus jamais t'adresser la parole.
- Ah ouf. Enfin, je veux dire ... non non, je ne vois pas.
- Tiens, toi aussi tu as perdu ta langue. Comme c'est bizarre ... Méfie-toi Sorena, je découvrirai bien de quoi il s'agit.

Ma maman, elle n'était même pas courageuse, elle a rien osé dire à papa. Moi au moins, quand j'fais des bêtises, j'le dis, même si j'vais être puni derrière. A mon avis, maman aimait pas les punitions. J'étais vachement triste quand même. C'était une sale journée. Heureusement, Mina avait toujours le don de me faire rire.

- Hey là regarde, c'est la constellation du lapinou !
- Mais ça existe pas !
- Mais si regarde là, suis mon doigt.
- Ah oui, hihi, ça ressemble, tu as raison.
- Dam's, j'ai réfléchi et je crois que j'ai un nouveau jeu ! On va s'marrer !

- Oh tiens, là le point lumineux, tu crois que c'est Sixam ?
- Je ne sais pas, peut-être.
- C'est quoi ton nouveau jeu ?
- Vu que ta maman elle va se mettre avec Paolo, je me suis dit qu'on allait jouer aux docteurs de l'amour.
- Ah ? Pour qui ?
- Ben pour ton papa et ma maman idiot ! Comme maintenant, tu n'es plus marié à ma maman, on va pouvoir les mettre ensemble. Comme ça, on sera frère et sœur !
- Ah ouais !!! Ce serait TROP cool !

- Mais on va faire comment ?
- T'inquiète pas Dam's, j'ai un plan ! J'ai réfléchi à TOUT !
- 'Fin pour le moment, maman a rien dit à papa pour Paolo.
- Ah ... Ce n'est pas grave, c'est un détail ça.
- Et ta maman, elle a Mitch machin chose.
- C'est un détail ça ! Moi, je suis sûre que ton papa et ma maman, ils sont amoureux, mais ils sont trop bêtas pour se le dire ... Maman, en tout cas, j'en suis sûre. Des fois, je l'entends dire son nom dans son sommeil ! Tu sais, ça me plairait que ton papa devienne mon papa aussi.

- Mina ?
- Oui ?
-Je t'aime ma sœur !
- Moi aussi mon frère !

Et on est resté là, à regarder les étoiles. Il n'y avait rien ... Juste nous deux et l'immensité de l'univers.

Depuis des semaines, Mina fait carburer son cerveau machiavélique pour mettre nos parents ensemble. ça devait être dans le sang des Caliente le machiavélisme. Elle avait déjà tout mis en place, il ne restait plus qu'à attendre l'instant T, au moment H ! Seulement, on a dû faire face à deux petits impodérables ? Euh impondairables ? Pff, j'sais plus comment qu'on dit !

Le premier, c'était le vrai papa de Mina. Il s'était enfin décidé à faire un pas vers sa fille. Pour son anniversaire, il est venu déposer un petit colis avec un petit mot. Malheureusement pour lui (et pour nous !), Mina était tombée dessus.

- Bonjour monsieur !
- Euh oui, bonjour.

- Hmm dis-moi, ta maman est là ?
- Oui, elle est sous la douche là, pourquoi ?
- Je peux rentrer et l'attendre ?

- Oh, je suis désolée, mais c'est non. Ma maman m'a dit que je devais pas faire confiance aux gens que je ne connaissais pas.
- Je vois ... Tu lui diras qu'un vieil ami est passé et a laissé ça pour elle.
- D'accord monsieur, au revoir !
- (Cédric avait raison. Elle est adorable MA fille)

Le deuxième problème était le plus terrible. Une menace horrible qui régnait sur la région toute entière. Même un T-Rex était gentil à côté.

Je parle de ce qui me sert de sœur : Émilie. Déjà, dans le berceau, j'avais percé son potentiel machiavélique. Vous ne vous souvenez pas ? Elle a quand même causé la mort de deux vieux et elle parlait comme un lapin crétin. Si c'était pas des signes ça !

-Émilie, JE TE DÉTESTE.
-Oh ça va le cloporte, tu vas pas pleurer non plus.

- Ouais, bah à cause de toi, j'me suis fait punir à la cantine !!!
- Mouhaha
- Et ça te fait rire en plus, sale peste !
- J'te déteste !
- Ça tombe bien, moi aussi. Tu vas voir, tu ne perds rien pour attendre !

- J'te préviens, si tu me frappes, je le dis à MAMAN !!!
- Bah vas-y seulement !
- MAMAAAAAAAAAN !!!

Bref, comme vous pouvez le voir, c'est pas le grand amour entre Émilie et moi. En fait, on se déteste carrément. Elle passe son temps à m'embêter. Elle a à sa botte sa classe entière et malmène ceux qui ne suivent pas le rang. Sans compter qu'elle a une tronche de débile mentale, doublé du caractère colérique de maman. Vous avez la combinaison gagnante pour obtenir une vraie peste sur deux pattes. Elle m'énerve tellement que, la nuit, je rêve que je suis un grand assassin et j'élabore des plans pour me débarrasser d'elle. De ces expériences virtuelles nocturnes, j'ai retenu deux morales. Premièrement, si vous voulez tuer quelqu'un, rayez le poison de votre liste. Après autopsie, vous vous faites prendre et vous allez en prison sans passer par la case départ. Deuxièmement, évitez les explosifs. Y'a peut-être pas de traces, mais ça en met partout et faut ramasser les morceaux après.

Émilie fichait une trouille bleue à tout le monde, surtout à Axelle. Dès qu'elle savait qu'elle était à la maison, elle refusait de rentrer chez moi. J'avais trop peur que ma future femme me fasse une crise cardiaque avec son petit cœur tout malade. Ce serait ballot quand même.

La seule qui lui tenait tête, c'était Mina. Comme elle dit, "je vais pas me laisser marcher sur les pieds par une gamine plus jeune que moi". Elles se détestent cordialement, surtout depuis un certain épisode. Faut que je vous explique.

Lors d'une après-midi de congé, papa nous a emmené tous les trois faire un tour au centre commercial. Mina voulait me montrer SA super guitare. Jusque là, tout va bien me direz-vous.

- Hiiiii regarde Dam's, c'est celle-là. Hiiiii, elle est trop mignonne.

- Ah ouais, la noire, elle a la classe.
- Mais non Dam's, la rose !!!
- Ah ... Bah voui, pour une fille, ça le fait. Ah ouais, ça coûte plus de 1000 simflouz, la vache.
- Voui ...
- Dis papa, on devrait se cotiser pour l'anniversaire de Mina, t'as vu la guitare ?
- Très bon choix Mina, elle est adorable, comme toi.

- Papapapapapapapa !!! Regarde ces figurines, j'en veux une !!!
- ...
- S'il te plaît papa chéri !
- C'est mieux ... (soupirs) Bon les enfants, choisissez-en une chacun.
- Bof pôpa, c'est des trucs de filles ça.
- Si tu veux, choisis-toi un autre jouet Dam's.
- Oh ouais, merci p'pa !

- J'veux celle-là moi papa !
- D'accord et toi Mina, laquelle tu veux ?
- Euh, je peux en avoir une ?
- Quewah ?
- Bien sûr, chacun un jouet, comme ça, pas de jaloux.

- Et POURQUOI elle en aurait un ELLE ! Sa maman n'a qu'à lui en offrir.
- Émilie ... Sois gentille s'il te plaît. Faut que tu apprennes à partager.
- Certainement pas ! Et pas avec elle !
- Émilie !
- Et puis d'abord, ta guitare là, elle est trop moche. Elle est minaBLE, comme ton prénom !

- Émilie, tu t'excuses tout de suite !
- JAMAIS, plutôt mourir !
- Ah c'est comme ça. Pas de jouet pour toi et on parlera de ta punition à notre retour.

- Je le dirai à MAMAN !!!
- Bon ... alors Mina, tu choisis lequel ?
- Oh ... Hmm ... la grenouille est mignonne, et celui-là aussi et ... oh, je vais prendre la DJ !
- Va pour la DJ alors ma belle.

- Merci beaucoup Cédric ! J'en prendrai grand soin !

Après ça, Émilie a déclaré la guerre à Mina et tout les coups étaient permis. Même les pires.

- Hey MinaBLE, t'as pas autre chose à faire, tu me fais de l'ombre là.
- Je m'asseois où je veux d'abord, c'est pas écrit ÉMILIE dessus ...
- Hey, j'suis chez moi j'te rappelle. Toi, t'es qu'une pièce rapportée.
- Tu parles autrement à mon amie toi, sale peste.
- Pff, de toute façon, y'a bien que toi qui veut d'elle. T'es tellement MinaBLE que même ton père, il n'a pas voulu de toi.

- ...
- Et ta mère, j'en parle même pas. Paraît que TOUT Sim city lui est passé dessus. Tu feras certainement pareil plus tard.
- ...
- C'est ça, va pleurer chez ta mère.

- Viens près de moi Mina. Hé ho m'man, tu pourrais dire quelque chose quand même là !
- Bon, vous m'énervez à la fin. Vous vous calmez ! Émilie, ma choupette, tu t'excuses s'il te plaît ?

- Oh, je suis désolée MinaBLE. J'ai pitié de toi tu sais. Même Damien, il en voit une autre que toi. Tu le savais ça non ?
- Mina ? Bah voilà, tu l'as fait pleurer, sale peste ! Je te déteste !!!
- Et moi encore plus !
- Je vais le dire à papa quand il va rentrer !
- Gnagnagna !
- Bon, chacun dans sa chambre, vous me saoulez à la fin !

Je suis un vrai mec, alors je tiens toujours parole. J'l'ai dit à papa et il était trop en colère. Il lui a passé un savon mais Émilie, bah, elle s'en fichait. C'était la princesse à sa mémère, alors elle faisait ce qu'elle voulait.

Mina était trop triste et Émilie avait réussi à toucher en plein cœur le problème.

- Dis maman ? Pourquoi mon papa il n'a pas voulu me connaître ?
- Pourquoi cette question ma puce ?
- Émilie, elle a été méchante et ... elle a dit que c'était parce que j'étais trop moche que mon papa bah, il a pas voulu de moi.
- Mais n'importe quoi ! Je vais en toucher un mot à Sorena !

- D'ailleurs, en parlant de ton papa ... Regarde ma puce là-bas.
- Ohhhhh un violon ! C'est pour moi maman ?
- Oui, je l'ai reçu dans un colis ce matin ... de la part de ton papa, avec un mot pour ton anniversaire.
- Trop bien !
- Ça te plairait d'apprendre ?
- Oh oui !!! Hiiii, j'ai un violon !!!

- Voilà la lettre, tu la liras si tu veux.
- Maman ? Pourquoi tu pleures ? Maman ?

Pour Mina, ça, c'était un instant T, à l'heure H. Première partie de son plan : associer papa à la notion de réconfort. Mina avait vu ça dans un épisode de Kamelott quand une des maîtresses du roi Pendragon explique à sa femme comment le mettre enfin dans son lit. Du coup, Mina a mis ça en application. Normalement, il y avait une potion dans la série mais comme on n'a pas Merlin sous la main, on a fait sans. Elle a pris le téléphone et elle m'a demandé de lui passer papa.

- Alors puce, qu'est-ce qu'il se passe ?
- Je sais pas trop. Maman s'est cloîtrée dans sa chambre en pleurs.
- Bon, je vais allez voir ça.
- Merci Cédric !

- Nina ?
- Hein, mais qu'est-ce que tu fais ici ?
- On va dire que ta fille est venue me chercher à la rescousse.
- Ah ...
- ça ne va pas ? Pourquoi tu me regardes comme ça.
- Non rien ...

- Don, il est venu pour sa fille ... J'ai peur qu'il me la prenne !
- Ça n'arrivera pas voyons. Il a le droit de la voir, tu ne crois pas ?
- Sûrement oui ... tu as raison.
- Allez viens-là !

Mina espionnait et elle m'a texté direct pour me dire que la première partie du plan avait fonctionné. Et que Pinpin, il était trop fort. Parce que c'était lui qui avait élaboré un plan qui se déroulait sans accroc. Moi, j'me dis que si c'est Pinpin qui a imaginé tout ça, on n'est pas sorti du sable ...